J’ai pu constater la difficulté qu’ont les jeunes à sortir du cocon protecteur de l’institution. Cet obstacle existe surtout pour ceux qui sont accueillis en internat, mais pas uniquement. Certains individus entretiennent des relations dans leur quartier mais d’autres n’ont aucun contact avec des jeunes du même âge hors de l’établissement.
Lorsqu’ils se retrouvent en situation d’être orientés, cette absence de réseau relationnel et cette inexpérience du monde « extérieur » génèrent des angoisses et des difficultés. Cependant le départ de l’établissement est paradoxalement fortement souhaité et attendu par le jeune. Mais si ce dernier valide son orientation, elle représente pour lui un stress de l’inconnu, doublé d’un travail de deuil extrêmement difficile à faire.
La période passée au sein de l’institut représente parfois la moitié de la vie de l’individu. De plus, comme nous l’avons fait remarquer, l’internat signifie souvent une réponse à un environnement familial déstructurant sur lequel le jeune ne pourra pas se reposer une fois orienté. Enfin, ces enfants et adolescents se sentent différents et souffrent du regard porté sur la personne en situation de handicap dans notre société.
Je suis en poste au pavillon 1 dont la mission est de préparer les jeunes à une orientation. Par ailleurs, lors de mon arrivée à Henri Wallon j’ai été chargé de l’animation de l’atelier inter-pavillonnaire d’Activités Physiques et Sportives (APS). Je me suis interrogé sur la pertinence de l’utilisation de ce support dans mon projet d’intégration sociale des jeunes destinés à être orientés. J’ai ainsi posé la problématique : « En quoi la pratique des APS peut-elle faciliter l’intégration sociale des jeunes à leur sortie d’un IME ? ».
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Enfin, au travers de la mise en place du projet, j’ai voulu démontrer que la pratique des Activités Physiques et Sportives peut faciliter l’intégration sociale des jeunes à leur sortie d’un IME. Le sport permet à ces jeunes de se retrouver dans des situations de réussite et ainsi de développer chez eux un sentiment de compétence à un moment donné. L’expérience des règlements des différentes activités sportives les habitue à des valeurs qu’ils ont du mal à respecter en dehors d’un cadre purement sportif.
Ainsi armés ils vont pouvoir au cours de rencontres « mixtes » se confronter à des jeunes « valides » et ainsi peut-être donner une autre image du handicap, l’objectif étant de modifier les représentations sociales. L’appréciation du handicap est fonction du regard porté sur la personne. Quand les Activités Physiques et Sportives montrent qu’un sujet a des possibilités et pas seulement des manques, une attitude positive se met en place.
Celle-ci dynamise les relations, la communication et l’ambition du jeune, ce qui dépasse le cadre strict de la pratique sportive. La pratique des Activités Physiques et Sportives doit permettre d’aider le jeune à construire son identité, lui servir de point d’appui pour le reste de sa vie. Les résultats de l’expérience professionnelle que j’ai été amené à réaliser, semblent aller dans ce sens. Les activités sportives permettent de faciliter des apprentissages réels ainsi que de donner les moyens de les réinvestir, de sortir de l’établissement et de faire entrer l’extérieur.
Catégorie: | Mémoire Animateur |
Type de fichier: | application/pdf |
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