Automutilations et affects
Lors de mes deux stages de première et deuxième année de formation, je me suis heurtée plusieurs fois à la douleur, la souffrance des personnes handicapées et particulièrement dépendantes (adultes polyhandicapés vieillissants et enfants autistes). J’effectue mon second stage au sein d’un Institut-Médico-Educatif (IME). Cet IME est composé de deux unités : Une Unité d’Education Générale (UEG) accueillant des enfants de 3 à 13 ans, déficients mentaux. Une Unité d’Education et de Soins (UES) accueillant des enfants déficients mentaux moyens ou profonds, associé à des troubles autistiques, et des enfants autistes de 6 à 13 ans. Cette dernière unité est composée de quatre groupes de cinq enfants et de deux éducateurs. J’effectue donc mon stage dans l’UES. Parmi ces vingt enfants, huit s’automutilent. Cette auto agression se présente sous différentes formes : Se mordre la main, se gifler, se taper, se griffer, se cogner la tête contre les murs, se pincer… Pas un jour ne se passe sans que je sois amenée à rencontrer cet acte physique. Malgré le recul, l’analyse de leurs comportement, je ne peux pas m’empêcher de penser qu’ils ont mal et de ressentir leur douleur : « J’ai mal pour eux ». Cette situation est d’autant difficile que je ne comprends pas les raisons de leurs actes.