RÉFLEXION Á PROPOS DE CETTE EXPÉRIENCE La période de l’adolescence est souvent un passage difficile à négocier dans la vie de chacun, mais sans doute encore plus chez ces jeunes filles aux “histoires” toutes plus lourdes les unes que les autres. Leurs difficultés étaient de plusieurs ordres : · Problèmes de la vie quotidienne et sociale. Par exemple, les lieux d’habitation pas toujours très stables, des rapports familiaux “pauvres” ou conflictuels, donnant lieu à des fuites vers des regroupements en bande, avec risque de basculement dans la petite délinquance, toxicomanie, alcoolisme... · Problèmes de qualification professionnelle, beaucoup d’entre elles n’en ont pas et leurs cursus scolaires souvent ne leur a pas laissé beaucoup de traces, si ce n’est sous formes d’ échecs. · Problèmes psychoaffectifs liés à leur histoire et à la manière dont elles l’ont vécue. Leurs parcours font que souvent, elles n’ont pour modes de fonctionnement, d’adresse que la violence verbale, et il est important que l’éducateur puisse se situer non pas dans une écoute de complaisance mais dans celle qui permet de comprendre au travers des mots quelque chose de leur histoire. Une écoute qui va mettre un peu de sens, en mettant un peu de distance avec les actes débordants. Le travail d’un éducateur dans ce genre de lieu, est aussi d’essayer de trouver un juste milieu, de reposer des limites qui auront pour but de “re-socialiser”, permettre à la jeune de mieux réguler ses attitudes, harmoniser ses relations aux autres, en lui montrant combien ses débordements pourraient lui être préjudiciables, et risqueraient de l’enfermer dans un système de rejet. Pour que l’accompagnement de l’éducateur dans ce genre d’endroit ne se fige pas dans une attitude qui ressemblerait plus à de “l’assistanat ” ou à des séances de gardiennage, il est important de se remettre en cause, l’éducateur mais aussi l’institution.