Quel sens d’être à l’atelier et que représente le travail pour certains résidents ? Est ce que la répétitivité de la tâche (tissage) ne « tue » pas le plaisir de faire ? Lorsque les résidents demandent à ne pas faire du tissage, qu’est ce que cela implique au niveau du désir ? Au travers de ce questionnement, j’ai la conviction que, malgré le poids du handicap, malgré l’altération du corps et de l’esprit et de la souffrance que cela peut représenter, les résidents doivent accéder à la dimension de travail. Les résidents de l’atelier peuvent accéder également au domaine de la créativité, voir de la création.
Conclusion Mon mémoire prend fin mais ce n’est pas une fin en soi. Cette réflexion qui a été menée reste évidemment sur des questions, des réflexions, quelque chose qui demeure en construction. Un sujet de mémoire n’est jamais anodin. Parler du désir des résidents, de leurs motivations a mis en évidence la question de ma propre motivation à l’atelier tissage : - où j’en suis dans mon travail d’atelier ? - qu’est ce que je veux faire ? La problématique de la motivation reste un domaine assez complexe. De prime abord, je pensais qu’il suffisait d’attendre, plus ou moins, que la personne demande. Même si la question du désir reste fondamentale, l’élaboration de ce mémoire me fait prendre conscience qu’en tant qu’E.T.S, il est impératif que motiver les résidents, c’est être soi-même au clair sur ce que l’on fait dans un atelier, c’est proposer de l’apprendre, c’est être dans une démarche positive et c’est être le plus possible dans du devenir. La réflexion que j’ai menée, ces quelques mois, m’a permis d’interroger le handicap, la question de la reconnaissance par rapport au travail dans une M.A.S, la question du désir de chacun de nous et surtout, le rôle d’un E.T.S dans une maison d’accueil spécialisée.
A l’heure actuelle, je me positionne en tant qu’A.M.P diplômé. Ma difficulté a été d’être aussi un éducateur technique dans une structure où cela n’existe pas et où sa représentation, en fait de lui, une personne travaillant dans un milieu productif et dans un milieu où la rentabilité demeure importante. Ce qui reste fort, dans mon mémoire, est que j’ai pu envisager le rôle que je pouvais tenir éventuellement. Etre éducateur technique, dans une M.A.S, c’est aussi être impliqué dans les tâches d’internat.
Oui mais alors, des ateliers dans cette institution, à quoi bon ? A quoi bon, demander à des adultes lourdement handicapés d’être dans une dynamique de « travail » ? Je pense et je reste convaincu que la personne handicapée, même si ses gestes sont extrêmement diminués n’a pas à être mise à l’écart de cette forme de travail que propose Bellevue. « Le pire est quand on attend rien de l’autre. » Etre citoyen à part entière c’est aussi comprendre que le travail de l’atelier renvoie à des règles, des contraintes et ce n’est pas parce que le handicap ne permet pas d’accéder complètement à une mise au travail que l’on doit y échapper. C’est en cela, que l’éducateur technique peut aider, dans une M.A.S, les résidents. Mais Bellevue reste une structure particulière, une structure qui a appuyé toute son histoire, sur la possession de 4 ateliers. Je ne pense pas qu’une M.A.S qui ouvre ses portes ait autant d’ateliers, de nos jours. Il me semble même que l’on doit trouver un grand espace avec diverses activités proposées, voir même, aucun atelier de réalisation.
L’éducateur technique spécialisé pourrait être alors celui qui amène les résidents à une rencontre vers l’extérieur. Une rencontre vers l’extérieur, dans le sens où il permettrait la découverte de l’informatique, par exemple, la découverte d’une activité d’utilité dans le sens où lui et son groupe de résident iraient faire un atelier de terre, de vannerie, ou de tissage avec toutes les adaptations que cela implique et toutes les analyses de tâches que cela demande. Ce n’est plus l’institution qui propose des ateliers, ou des activités mais l’E.T.S qui est dans une démarche de recherche (en lien étroit avec les personnes dont il a la charge) de réalisation de soi. Les résidents ne seraient alors, non plus des consommateurs de propositions ou de services d’un dû, mais investigateurs de recherche ou de motivation. « Pour conclure ma conclusion », je reste sur ces quelques questions qui doivent être réfléchies : Ø Que faire des variations de la motivation ? Ø Le P.I.A est-il une assurance pour une motivation qui va durer un an ? Ø Pour la satisfaction de qui, le résident travaille t-il ? Ø De qui veut-il capter le désir ? ( parents, éducateurs, une certaine représentation de soi...)
Catégorie: | Mémoire Educateur technique spécialisé |
Type de fichier: | application/pdf |
Historique du document: |
0 |
Chacun des éléments constituant le site SocioDoc.fr sont protégés par le droit d'auteur. Il est donc strictement interdit d'utiliser, reproduire ou représenter même partiellement, modifier, adapter, traduire, ou distribuer l'un quelconque des éléments.
En cochant la case ci-dessous, j'accepte les conditions générales d'utilisation de SocioDoc.fr.