Depuis cette première rencontre avec le milieu du handicap lors de ma formation d’éducateur, les choses ont évolué dans le secteur social. Deux lois majeures sont venues poser un cadre sur l’ensemble du secteur social. Il s’agit bien sûr des lois du 2 janvier 2002 et celle du 11 février 2005 « pour l'égalité des chances, la participation et l'accès à la citoyenneté ». Plus tard, le décret du 20 mars 2009 est venu poser un cadre pour les structures accueillant des personnes handicapées. Ces lois ont permis de faire évoluer la prise en charge des usagers. Ces derniers ont une place située au cœur du dispositif. À travers cette législation, plusieurs outils ont été pensés pour faciliter leur accompagnement, comme le livret d’accueil, le contrat de séjour, mais aussi le Projet Personnalisé qui n’apparaît pas comme un outil dans la loi de 2002. Dans cette dernière, il fait son apparition sous le terme d’avenant au contrat de séjour.
Cet outil de prise en charge me semble un élément indispensable dans le cadre de l’accompagnement d’un résident. L’adjectif qui complète le mot « projet » en dit long sur son importance selon moi et va dans le sens d’une « mise au cœur du dispositif » de l’usager. Il s’agit du terme « personnalisé ». Ce mot vient au moins signifier que le projet d’un résident ne peut pas être le même que celui d’un autre. De toute évidence, une personne reste singulière. Elle ne peut pas avoir les mêmes besoins qu’un autre usager. C’est pour cette raison, entre autres, que le Projet Personnalisé reste un outil important. Il va permettre à un résident ou usager de participer à l’élaboration de son projet, à sa mise en œuvre ou encore d’exprimer quelque chose par rapport à celui-ci. Par ailleurs, le projet personnalisé vient aussi mettre en cohérence et en articulation l’organisation institutionnelle des professionnels autour du résident. Il est pour moi la partition du musicien, celle qui va permettre à un orchestre de mettre en musique un morceau. Sans elle, quand est-il de la chanson ? Sans Projet Personnalisé, quand serait-il de l’accompagnement d’un résident ? Probablement, ne deviendrait-il qu’une juxtaposition d’activités ou de soins ne tenant peut-être pas compte de la globalité de la personne ?
Depuis la loi de 2002, « l’avenant au contrat de séjour » a amené des bouleversements dans les habitudes de certaines institutions dans la façon qu’ont les professionnels à porter un regard sur les résidents, mais aussi dans la manière de penser le projet personnalisé. Les questions qu’il convient alors de se poser sont de savoir comment donner une place de sujet à l’usager, comment le faire exister ou encore comment faire en sorte que le projet personnalisé ne soit pas qu’un empilement de propositions. Tout ne va pas toujours de soi et ne se fait pas souvent dans la simplicité. Il ne s’agit pas juste de rédiger un projet personnalisé dans lequel le résident s’épanouirait, encore faut-il faire vivre cet outil et le faire exister en tenant compte réellement du résident, mais aussi du contenu du document.
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Je reste conscient que ce travail est loin d’être novateur ou révolutionnaire. Toutefois, il garde son importance. Il reste nécessaire en tant que cadre de venir questionner les pratiques afin de réajuster ces dernières si nécessaire. L’intérêt sera d’impliquer et d’accompagner les professionnels dans ce questionnement sur le fonctionnement. En fond, il s’agit de les aider à prendre du recul afin que le quotidien ne soit pas enfermant dans une souffrance pour le professionnel ou encore l’usager.
Les lois de 2002 et 2005 sont venues combler un besoin pour tenir compte de l'évolution des populations, ou encore de nombreuses autres nécessités comme la prise en compte du quotidien dans sa globalité (animation, soins, socialisation). Ainsi, on retrouve toute la question du projet personnalisé qui nous a accompagnés à travers ce sujet. Comment lui donner une juste place : celle d’un outil au cœur d’une articulation entre professionnels, et d’une articulation entre professionnels et résidents.
C’est en amont de mon stage CAFERUIS de 6 semaines que j’ai pu commencer à réfléchir au projet personnalisé. Ce dernier reste un thème important de la vie d’une institution. Il est même la pierre angulaire des prises en charge de chaque résident. À mes yeux, le cadre intermédiaire doit être garant de son bon fonctionnement et doit le réfléchir pour apporter des améliorations le cas échéant.
Catégorie: | Mémoire Cadre socio-éducatif |
Type de fichier: | application/pdf |
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