LeSocial Emploi Prepa Doc Formateque

Cadre socio-éducatif

Le chef de service éducatif est un relais entre la direction et les équipes socio-éducatives, il joue un rôle d’interface. Il a pour mission principale l’encadrement des équipes et la coordination des actions socio-éducatives directement engagées auprès des personnes accueillies et de leurs proches auprès de qui il intervient très régulièrement.

Approche psychologique et clinique de l'autorité chez l'adolescent délinquant

Approche psychologique et clinique de l'autorité chez l'adolescent délinquant

Le délinquant juvénile transgresse, bouscule, gêne, fait parler de lui. Notre société s’est récemment emparée de l’adolescent délinquant pour en faire un véritable enjeu politique, un enjeu de société. Si l’adolescent délinquant transgresse et semble faire fi des règles, lois et interdits, il n’en reste pas moins, que dans le même temps, il questionne, interroge. Il interroge nécessairement les professionnels de l’éducation en charge de ces adolescents, il interroge une société et ses acteurs sur le sens à donner à l’acte délinquant, sur la place qu’elle lui réserve en tant qu’être en devenir. Pour notre étude de l’autorité chez le jeune délinquant, nous débuterons notre travail par une digression.

En effet, sous le poids de notre recherche livresque, un constat s’impose ; l’autorité ne saurait se décliner dans sa « presque » globalité sans l’apport de disciplines issues des sciences humaines venant compléter, augmenter, une réflexion comme celle que nous nous proposons de mener. Ainsi, nous débuterons notre parcours par le regard que pose la philosophie et la sociologie sur le concept d’autorité. Nous verrons également aux détours de ces quelques lignes que nous pouvons tenter de rapprocher les idées déclinées par ces disciplines avec celle de la psychologie clinique tirant son enseignement de la psychanalyse. Tout au long de cette digression, nous tenterons de percevoir ce qu’est l’autorité, quelle forme peut-elle revêtir ? Quelle expression peut-elle trouver tant à l’échelle individuelle qu’à un niveau collectif ? Une fois mieux cernée la question de l’autorité par la convocation de disciplines venues augmenter notre réflexion, c’est maintenant à la seule lueur de la psychologie clinique que va se poursuivre notre étude.

Une étude de l’autorité ne saurait faire l’impasse sur sa genèse dans le développement du sujet. Nous débuterons donc notre travail par une recherche sur la question du père. S. FREUD et G. MENDEL nous aiderons à saisir en quoi la question du père semble centrale pour mieux comprendre l’ontogenèse de l’autorité. Nous distinguerons alors deux types de pères. Tout d’abord un père primaire ; celui des origines de l’humanité selon Freud, ensuite un père secondaire, celui par lequel les identifications s’opèrent. Mais si la question du père semble bien au centre de la genèse du sentiment d’autorité, dans le même temps, et sur un plan conceptuel, cette seule étude du père reste insuffisante. C’est donc avec l’aide de deux concepts « cruciaux » de la psychanalyse que nous pourrons continuer notre développement. Ainsi, surmoi et idéal du moi seront déclinés, travaillés et reliés à la problématique qui nous occupe. Au terme de cette étude nous retiendrons l’idée que le surmoi est ce par quoi le sujet se soumet à l’autorité, l’Idéal du moi la façon dont il se conforme à l’autorité. Notre préoccupation est avant tout le sujet adolescent. Dans un second temps, nous nous occuperons donc à saisir, et à décliner ce que nous entendons par problématique adolescente. L’adolescence est une période de la vie tourmentée où se joue, se rejoue des émois déjà connus durant l’enfance.

Pour notre étude de l’adolescence en tant que problématique nous retiendrons deux idées : La crise et le deuil. La crise ; celle du remaniement d’instance psychique tels le surmoi et l’idéal du moi. Le deuil ; celui d’une enfance perdue et qui fait pourtant retour chez le sujet adolescent. Maintenant mieux saisi ce qui nous semble essentiel à retenir, nous tenterons de spécifier, ce en quoi, l’adolescence porte en elle une véritable problématique du surmoi et de l’idéal du moi. Mais si tous les sujets connaissent les vicissitudes de la période adolescente pour autant tous les adolescents ne sont pas délinquants. Il est donc nécessaire de se demander ce qui fait la singularité, sur le plan psychologique, du délinquant juvénile. Pour cela nous retiendrons l’un des quatre profils dressés par F. REDL dans sa conférence de 1945 sur le délinquant juvénile, conférence relue et augmentée par F. GIVRE.

Nous retiendrons une problématique individuelle du surmoi pour nommer ce qui fait défaut chez le délinquant juvénile dans son rapport à l’autorité. Mais le jeune délinquant n’agit pas seul. Partant de ce constat que l’expérience nous enseigne, nous déclinerons les premiers éléments de notre hypothèse autour de l’idée que la bande est un lieu où s’agit en priorité l’acte délinquant. Ainsi, la bande constituerait un appareil psychique groupal susceptible de former un surmoi collectif auquel l’adolescent délinquant adhèrerait. La bande, le groupe, seront les liens qui nous permettrons de passer de l’être individuel à l’être collectif. Au terme de notre étude de l’autorité chez le délinquant juvénile, nous poserons notre hypothèse de recherche et déclinerons l’appareillage méthodologique que nous utiliserons pour mener à bien notre travail et l’analyse des résultats obtenus auprès de quatre adolescents. Enfin, nous augmenterons les résultats obtenus par un entretien avec une éducatrice côtoyant ces adolescents depuis de plusieurs années.

1. Conclusion L’adolescent délinquant est un être en devenir. Ces actes, eux, ne le sont pas nécessairement. À considérer comme seule réponse adaptée la répression et l’enfermement, notre société prend le chemin d’une impasse où le sujet adolescent n’est plus considéré comme être en construction mais comme sujet figé dans son histoire. La thématique de l’autorité (pour notre travail centré auprès de l’adolescent délinquant) est un débat dépassant le seul cadre de notre étude. Vouloir s’interroger sur ce qui peut faire défaut chez le jeune délinquant dans sa capacité à intégrer normes et valeurs d’une société c’est prendre le parti de la compréhension plutôt que de la stigmatisation. En nous penchant sur la question de l’adolescence délinquante au travers de la problématique de l’autorité nous avons souhaité apporter un éclairage sur le jeune délinquant d’aujourd’hui, celui au prise avec les mutations que notre société connaît. Au regard de l’actualité présente, nul doute qu’il serait intéressant de reposer notre questionnement dans quelques années afin d’entrevoir si le débat actuel et ses conséquences dans le réel des lois nouvelles votées depuis peu modifie le discours des adolescents concernés. Il n’est pas sûr que nous trouvions de modifications importantes. Le délinquant juvénile pose bien d’autres questions aux adultes qui l’entourent.

Force est de constater que l’on ne naît pas délinquant, que l’on ne le reste pas nécessairement, et qu’il convient d’envisager la délinquance juvénile comme un passage ou l’adolescent interroge la communauté qui l’entoure. Au travers de l’acte, se joue et se noue sans aucun doute une problématique bien plus complexe que le seul fait de transgresser. Transgresser permet de grandir, de s’émanciper un peu de la tutelle des adultes, et dans le même temps appelle une réponse cohérente, rassurante, dans le lent et long processus de maturation que connaît chaque individu pour un jour être désigné comme adulte. La réelle augmentation des actes délictuels commis par des adolescents depuis une dizaine d’années (et qu’il ne s’agit pas ici de remettre en cause) appelle une réponse. Cette réponse, mesurée, cohérente, ne peut naître que si la recherche, et notamment la démarche clinique, éclaircie un peu ce qu’il en est du sujet d’aujourd’hui dans sa logique propre. C’est pourquoi au terme de notre travail nous revenons sur la définition que donne D. LAGACHE de la psychologie clinique : « Envisager la conduite dans sa perspective propre, relever aussi fidèlement que possible les manières d’être et de réagir d’un être humain concret et complet aux prises avec une situation, chercher à en établir le sens, la structure, et la genèse, déceler les confits qui la motivent, et les démarches qui tendent à résoudre ces conflits ». Tel est aussi l’enjeu de la clinique auprès de jeunes délinquants. 2. Extension. À la lueur de cette étude, bien des questions restent en suspend ouvrant dans le même temps des perspectives de recherches fécondes. Notre travail semble mettre à jour une problématique que nous n’avions pas isolée lors de notre recherche bibliographique car absente des livres compulsés : le territoire et sa fonction dans l’agir des jeunes délinquants.

Il est sans doute exact de noter que la délinquance, en tant que phénomène de société, a évolué au même rythme que les mutations de la famille, du groupe, du lien social... Notre société connaît au moins depuis trois décennies des mutations importantes. Un auteur comme G. MENDEL s’en est d’ailleurs fait l’écho (au travers de la question du père) dès le début des années 70 créant dans le même temps le courant sociopsychanalytique. La dislocation du code groupal que semble confirmer notre étude n’a-t-elle pas été remplacée par l’unité nouvelle que forme le territoire comme espace psychique d’appartenance chez le jeune délinquant ? Comment la recherche clinique peut-elle appréhender cette proposition ? Comment s’interroger sur le sens de la fonction du territoire chez le jeune délinquant ? De quels appareils conceptuels disposons nous pour tenter de répondre à ces questions ? Telles sont maintenant les questions qui sont posées à nos recherches futures. Deux choix s’offrent à nous : tout d’abord continuer à explorer la thématique de la bande et le sens qu’elle peut prendre dans la problématique du jeune délinquant. C’est ce que notre étude a tenté d’esquisser. Mais nous pouvons tout autant abandonner cet item (qui n’est finalement que l’une des entrées possibles à notre objet de recherche) pour ouvrir de nouvelles portes peut-être plus fécondes car prenant en compte l’une des évolutions les plus notables de notre société depuis plusieurs années : un certain éclatement du groupe, une dislocation de ses fonctions au profit de conduites beaucoup plus individuelles et en lien avec des fonctions nouvelles comme celle du territoire.

Nous proposons maintenant de clore notre travail comme nous l’avions débuté par la lecture d’un extrait du rapport d’activité 2002 du Défenseur des enfants. Ces quelques lignes, lourdes de sens et de propositions, semblent bien refléter les questions qui sont posées à notre société quant à la réponse qu’elle apportera dans les années qui viennent à l’adolescence délinquante. « La difficulté d’accéder au risque valorisé, de prendre des risques utiles, génère chez les jeunes la tentation de se tourner vers d’autre risques (la délinquance ?) inutiles ceux-là, des risques individuels pour des sujets isolés, quelle qu’en soit la dangerosité. La société des adultes est éminemment concernée par cette situation car, afin de protéger les adolescents tout en respectant la construction de leur personnalité, elle a à déterminer, peut-être à inventer, les cadres dans lesquels peuvent s’exercer les prises de risques. La prévention des conduites à risques ne relèverait-elle pas alors avant tout d’un accompagnement plutôt qu’une éradication des risques ? » . Pour prévenir, il faut connaître… la recherche, aussi modeste soit-elle, ouvre le chemin vers la connaissance. Ici se trouve les raisons de notre engagement dans la démarche de recherche clinique.

Catégorie: Mémoire Cadre socio-éducatif
Type de fichier: application/pdf
Historique du document:

0

Licence

Chacun des éléments constituant le site SocioDoc.fr sont protégés par le droit d'auteur. Il est donc strictement interdit d'utiliser, reproduire ou représenter même partiellement, modifier, adapter, traduire, ou distribuer l'un quelconque des éléments.

En cochant la case ci-dessous, j'accepte les conditions générales d'utilisation de SocioDoc.fr.

Accepter le terme et la condition

Documents associés

Définir l'identité d'un dispositif

Pourquoi se poser la question de l'identité d'un dispositif de formation ? La réponse peut paraître simpliste, c'est parce qu'il existe. En effet, nous avons entamé, il y a trois ans, la construction d'un dispositif de formation et d'insertion à l'Institut des Hauts Thébaudières. Ce dispositif fonctionne maintenant, nous en terminons la dernière phase d'élaboration. J'y participe en tant que responsable hiérarchique et en assure le pilotage du développement et de la mise en oeuvre quotidienne. Ce dispositif qui a pris une certaine dimension dans l'institution, est maintenant reconnu comme tel. Mais il se trouve que, plongés dans l'action depuis que nous en avons jeté les bases, nous n'avons pas pris le temps, ou la peine, de nous pencher sur ce qui faisait son unité, sur ce qui constituait cette « conscience » collective qui permettait tant aux professionnels qu'aux usagers du dispositif de se sentir appartenir au « même » groupe, en « concordance ».

L’arrêt de l’activité professionnelle des personnes handicapées mentales travaillant ou non en Esat

Dans la conduite d’élaboration de ce travail de mémoire CAFERUIS, il m’apparait important d’interroger la question de l’arrêt de l’activité professionnelle des personnes handicapées mentales travaillant ou non en Esat. Cette question d’actualité me parait importante car elle est aujourd’hui  au cœur des débats de nos institutions et associations, mais aussi partagée par nos  tutelles administratives et financières.

Pour mener à bien ce travail de réflexion et d’écriture, je vais tenter de mettre en œuvre une réelle « démarche – projet – qualité », c'est-à-dire développer « la quête du sens, l’anticipation stratégique, l’intelligence opératoire, la bonne organisation, la recherche de qualité des prestations et la maitrise des dépenses ».

Cette question de l’arrêt de l’activité professionnelle des personnes handicapées est partagée par l’ensemble des acteurs, bénéficiaires, professionnels et gestionnaires.

Le projet personnalisé : un levier pour mobiliser l'institution autour du résident - UF1 - Mémoire CAFERUIS

Depuis cette première rencontre avec le milieu du handicap lors de ma formation d’éducateur, les choses ont évolué dans le secteur social. Deux lois majeures sont venues poser un cadre sur l’ensemble du secteur social. Il s’agit bien sûr des lois du 2 janvier 2002 et celle du 11 février 2005 « pour l'égalité des chances, la participation et l'accès à la citoyenneté ». Plus tard, le décret du 20 mars 2009 est venu poser un cadre pour les structures accueillant des personnes handicapées. Ces lois ont permis de faire évoluer la prise en charge des usagers. Ces derniers ont une place située au cœur du dispositif. À travers cette législation, plusieurs outils ont été pensés pour faciliter leur accompagnement, comme le livret d’accueil, le contrat de séjour, mais aussi le Projet Personnalisé qui n’apparaît pas comme un outil dans la loi de 2002. Dans cette dernière, il fait son apparition sous le terme d’avenant au contrat de séjour.

Cet outil de prise en charge me semble un élément indispensable dans le cadre de l’accompagnement d’un résident. L’adjectif qui complète le mot « projet » en dit long sur son importance selon moi et va dans le sens d’une « mise au cœur du dispositif » de l’usager. Il s’agit du terme « personnalisé ». Ce mot vient au moins signifier que le projet d’un résident ne peut pas être le même que celui d’un autre. De toute évidence, une personne reste singulière. Elle ne peut pas avoir les mêmes besoins qu’un autre usager. C’est pour cette raison, entre autres, que le Projet Personnalisé reste un outil important. Il va permettre à un résident ou usager de participer à l’élaboration de son projet, à sa mise en œuvre ou encore d’exprimer quelque chose par rapport à celui-ci. Par ailleurs, le projet personnalisé vient aussi mettre en cohérence et en articulation l’organisation institutionnelle des professionnels autour du résident. Il est pour moi la partition du musicien, celle qui va permettre à un orchestre de mettre en musique un morceau. Sans elle, quand est-il de la chanson ? Sans Projet Personnalisé, quand serait-il de l’accompagnement d’un résident ? Probablement, ne deviendrait-il qu’une juxtaposition d’activités ou de soins ne tenant peut-être pas compte de la globalité de la personne ? 

Depuis la loi de 2002, « l’avenant au contrat de séjour » a amené des bouleversements dans les habitudes de certaines institutions dans la façon qu’ont les professionnels à porter un regard sur les résidents, mais aussi dans la manière de penser le projet personnalisé. Les questions qu’il convient alors de se poser sont de savoir comment donner une place de sujet à l’usager, comment le faire exister ou encore comment faire en sorte que le projet personnalisé ne soit pas qu’un empilement de propositions. Tout ne va pas toujours de soi et ne se fait pas souvent dans la simplicité. Il ne s’agit pas juste de rédiger un projet personnalisé dans lequel le résident s’épanouirait, encore faut-il faire vivre cet outil et le faire exister en tenant compte réellement du résident, mais aussi du contenu du document.

...

Diversifier et moduler les prises en charge en ITEP

En temps que chef de service, je veux interroger l'aptitude actuelle du dispositif à répondre aux besoins exprimés, implicites et potentiels des usagers. Si l’institution remplit sa mission ; en effet une étude statistique montre que la scolarisation externe a évolué significativement, en 1997 elle atteignait tout juste 30%, actuellement elle dépasse les 65% (cf. annexe n°1) ; plusieurs événements provenant de l’extérieur interrogent, au- delà des chiffres, l’efficacité même des prestations offertes aux usagers :

Connexion

Cadre socio-éducatif

Abonnement

Recherche