La société marchande, tel qu’elle s’organise, produit de plus en plus massivement, des
biens et des services, censés répondre à la loi de l’offre et de la demande. Si la pauvreté est
l’état d’une personne ou d’une collectivité qui manque de moyens matériels, il suffit donc de
créer ou de donner les biens manquants pour palier cette pauvreté. De cette façon, il semble
logique que la production de masse et l’économie de marché permettent de faire reculer la
pauvreté grâce l’opulence des biens produits.
Ce paradoxe met en avant l’incohérence du système économique en ce qui concerne la valeur
du travail. L’équilibre du contrat salarial repose sur l’échange entre une force de travail et un
salaire permettant de vivre. Il est évident que si les salaires n’augmentent pas parallèlement à
l’inflation, cet équilibre est faussé. De plus, si le travail est une valeur sociale, voire morale,
très forte, puisqu’il intègre en donnant une identité sociale, le sous-emploi et les bas salaires
créent un malaise car ils vont à l’encontre de la cohésion d’une population.