L’objet de cet ouvrage est de donner à mieux comprendre les pressions néolibérales qui
s’exercent sur le secteur de l’École. En effet l’École comme produit de la société ne peut être
envisagée sans tenir compte des mutations sociétales, le libéralisme adopté par la France depuis
environ vingt-cinq ans a profondément modifié le système éducatif transformant l’École publique et
laïque voulue comme juste et égalitaire en une école prônant l’individualisme et la flexibilité. Le
désengagement de l’État à travers sa volonté de décentraliser contribue à créer une véritable crise de
sens où l’école soumise à la logique du marché entre en contradiction avec elle-même. L’auteur
montre la manière dont se perpétuent les inégalités scolaires : par l’intégration progressive des
inégalités sociales sous toutes leurs formes dans le système éducatif lui-même.
Si l’on constate une répartition spatiale des inégalités avec l’apparition des « banlieues »
(comme concentration de personnes « défavorisées » en périphérie de la ville), la carte scolaire qui
impose de suivre sa scolarité dans l’établissement de son secteur, n’encourage en aucun cas la mixité
sociale et on voit apparaître une différenciation sociale croissante des établissements, d’une part entre
quartier riches et pauvres mais aussi entre publics et privé. Afin de rester compétitifs les
établissements mettent en place des listes de critères d’attractivités et refusent parfois certains
élèves ou créent des classes de « bons » et de « mauvais » élèves afin d’augmenter leur prestige ce
qui aggrave le processus de ségrégation et ternit l’image d’une institution égalitaire.