Notre rôle en tant qu’éducateur, est d’essayer de faire émerger le désir de l’accompagné, le rendre sujet, le rendre moins dépendant. Par la suite, lorsque je remarquais qu’il portait les vêtements qu’il avait lui-même acheté, je le félicitais pour le valoriser. Au fil du temps, il a continué à accepter les vêtements que sa mère lui offrait (quelque chose de fort, de l’ordre de l’affectif se jouait entre eux). Bien qu’il n’ait pas réitéré l’envie de choisir et d’acheter ses vêtements, cette expérience lui a montré qu’il en était capable et qu’il a par la suite choisit (pour des raisons affectives, de place et de relation avec sa mère), de se laisser vêtir par elle. Je lui ai juste conseillé, en lien avec sa curatrice, car sa mère est à la retraite et n’a pas beaucoup de revenu, de participer financièrement aux achats qu’elle effectue pour lui. Dans le but aussi qu’il soit un peu acteur de ce qu’il porte.
Dans son studio à Fontenay, tout se passait très bien pendant les premiers mois mais, l’ESAT d’Olivier, nous a averti qu’il avait beaucoup d’absences justifiées et injustifiées. Nous avons organisé une réunion à l’ESAT avec ma chef de service et l’équipe de l’ESAT. Olivier nous a dit être très angoissé, qu’il dormait très mal, avait toujours mal aux genoux, qu’il n’avait plus envie de travailler. Nous lui avons rappelé les règles : il pouvait être absent mais avec un arrêt délivré par le médecin et que sa place dans l’appartement de Fontenay, était conditionnée par le fait qu’il travail. Nous lui avons conseillé de voir plus souvent la psychologue de l’ESAT et de discuter de ses problèmes avec son psychiatre. Après une légère amélioration, ses absences se sont poursuivies et amplifiées. Il aura été présent à l’ESAT environs trois mois sur l’année. Pour tenter d’analyser pourquoi la vie d’Olivier, dans ce nouvel environnement, que l’on pensait plus sécurisant, n’est pas satisfaisante, je me rends compte de plusieurs choses.
Premièrement, Olivier a eu une relation amicale et/ou amoureuse avec une de ses voisines : Christine. Celle-ci ne travaille plus, elle est en arrêt longue duré. Elle a un fort caractère et décide pour deux ! Je pense qu’Olivier trouve en elle un moteur et il fonctionne par mimétisme : elle ne travaille plus, il ne va plus travailler. Elle fume, il se met à fumer (cela faisait vingt ans qu’il n’avait pas touché une cigarette du fait de son asthme). Peu à peu, lors de mes visites, Olivier se plaint de Christine : « elle m’utilise, me donne des ordres » (descendre ses poubelles, aller lui chercher du pain, des cigarettes…). Je lui conseille de lui en parler et que je ne veux pas intervenir dans leur relation, à lui de se débrouiller, de dire non, de s’expliquer avec Christine.
Catégorie: | Etude psycho-pédagogique Educateur technique spécialisé |
Type de fichier: | application/pdf |
Historique du document: | 0 |
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