La délinquance des jeunes mineurs est un sujet récurrent dans l’actualité et propice aux passions populaires, aux affrontements idéologiques, aux débats politiques.
Le choix du vocabulaire à employer n’est jamais anodin, qu’il s’agisse de voyous, racailles, sauvageons, de guerre des bandes ou de hordes de casseurs. Difficiles, déviants, auteurs d’incivilités, délinquants, sont autant de qualificatifs accolés aux termes génériques mineurs ou jeunes.
Arrêtons-nous sur l’étymologie, la signification de ces mots utilisés à tout bout de champ. Replaçons-les dans leur contexte et redonnons-leur du sens là où il nous semble perdu ou erroné, pour mieux comprendre les enjeux des débats sur la délinquance juvénile et son traitement médiatique
Il me paraît essentiel, en tant que citoyen et travailleur social, de veiller constamment sur toutes ces représentations relayées par une partie de la presse et des pouvoirs publics. Les actes de délinquance devraient être mesurés et analysés, y compris par nous-mêmes, en-dehors des excès de langage liés aux faits du moment. Il nous faut retrouver une sérénité, avec rigueur et distance.
Ne laissons pas toute une génération d’adolescents à la merci des préjugés, des raccourcis, des qualificatifs qui viennent les stigmatiser et les condamner d’avance. Les adolescents ne sont pas des adultes mais des êtres en construction ; leurs passages à l’acte sont souvent révélateurs de leurs questionnements à notre égard et de leur confrontation aux choix qui les attendent. Notre mission et notre rôle consistent à les éduquer à la vie en société et à les sanctionner lorsqu’ils transgressent la loi et la norme sociale.