
A l’Institut Médico-Educatif (I.M.E.), lors des réunions d’équipe pluridisciplinaire, nous nous questionnons sur la situation d’un jeune que nous appellerons Mathieu.
Mathieu a quatorze ans, il a été diagnostiqué autiste à l’âge de cinq ans. Il paraît souvent angoissé : son regard est fuyant, ses mains sont constamment frottées l’une contre l’autre, sa posture est figée et Mathieu répète des phrases du type : « je veux pas », « pas la main », …
Pour ma part, cet échange m’a permis de découvrir Mathieu sous une autre facette : un jeune garçon qui arrive à se laisser aller, à se laisser porter par ses désirs.
Cela m’a également permis de me remettre en question sur le contrôle que je veux porter lorsqu’il s’agit de projet éducatif. J’ai l’impression d’être dans l’obligation de remplir cette tâche pour l’autre.
Suite à cet échange, la relation avec Mathieu a été modifiée. Dans un premier temps, il était sur la défensive à mon égard puis à force de discussion et par le changement de mon attitude (en me mettant à son niveau et en cherchant à transformer mes émotions en éléments positifs), il m’a laissé tout doucement m’introduire à nouveau dans son espace.