Grâce et dénuement, roman d’Alice Ferney, paru en 1997 aux éditions Actes Sud dans la collection Babel, 289 pages. L’ouvrage est découpé en 4 parties (chacune découpée en 6 ; 7 ; 7 et 8 éléments) et un épilogue. Une table des citations rassemble les références des 24 ouvrages (contes …) utilisés dans le roman. Il est à noter que sur l’édition que j’ai utilisée la couverture présente une photo en noir et blanc de 2 jeunes filles en tenue qui montre une misère (réelle ou posée ?) profonde et un questionnement dans le regard qui ne me laissa pas sans réactions et sans imagination sur le contenu de l’ouvrage.
A travers cet ouvrage le lecteur découvre une partie du mode de vie de gitans et la vision qu’en a la «gadjé» qu’est Alice Ferney. Le contraste de valeurs «gadjé» et gitanes est ici éclairé par un regard de femme ce qui a tout son sens (un regard de femmes sur un monde de femmes) dans cet ouvrage tant la présence des femmes est importante. Il est aussi question de l’alphabétisation des gitans et plus spécialement des plus défavorisés d’entre eux. Il est également question des différents modes de relations au sein d’une famille gitane et des relations que peut entretenir une gadjé avec cette famille ; de la place des femmes, des enfants ; de la place de la folie et de la mort dans la culture gitane. La notion de famille gitane est à considérer dans sa mesure tribale. Elle se compose ici d’une quinzaine de personnes (adultes et enfants confondus), le sens de la famille n’est pas comparable à celui des gadjés et les conséquences sur les individus, les relations et les groupes en sont particulières. Pour cette population inconnue elle utilise le médiateur «histoire pour enfants » et donc les enfants comme premier contact.
A travers la lecture d’histoires à des enfants (de parents illettrés, de grands-parents illettrés) il se transmet un savoir, une sensibilité, des valeurs. De cette action découleront des conséquences sur le groupe ; des conséquences aussi diverses que l’amour, la scolarisation ou encore le partage de moments de vie et d’objets. Le sujet est traité sous un angle romanesque chronologique dans un espace et un temps réduit (1 à 2 ans) ainsi qu’avec un nombre d’acteurs réduit. Mais le sentiment de réalité ou tout du moins de réalisme est très présent aussi bien dans la description des choses que des gens : le verbe est simple, le style sobre mais le langage employé par les personnages peut être cru et grossier, le style d’écriture est proche du langage parlé. Le premier plan est celui de l’observation de la relation entre la gadjé Esther et la famille en particulier la grand-mère Angéline. En second plan (au premier abord, est-ce le fait de ma culture gadjé que je n’observais pas le reste au départ ?) les relations dans les couples des gitans, les relations entre les femmes de ces couples avec Angéline (la mère de leurs maris) et celles entre adultes et enfants.
Catégorie: | Fiche de lecture Educateur spécialisé |
Type de fichier: | application/pdf |
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