Il me semble important d’aborder cette proximité qu’impose la toilette. Elle constitue le premier contact intime de la journée entre le résident et le professionnel, dans ce mouvement que représente la vie en institution. Un temps important et complexe dans l’accompagnement autant pour le résident que pour l’aide médico-psychologique où je dois voir, écouter, comprendre pour anticiper les besoins émotionnels et physiques de la personne dans ce temps clé que sont les soins d’hygiène et de confort.
Pour commencer, il me semble important de comprendre la définition du quotidien que donne le dictionnaire de l’académie française de 1932.
Quotidien : Adjectif du (latin quotidianus de quotidie signifiant « chaque jour »), synonyme coutumier, journalier.
De chaque jour « le travail quotidien. Dans le courant de la vie quotidienne ».
Dans l’Oraison (prière) dominical « notre pain quotidien » notre nourriture de chaque jour, ce qui est nécessaire pour nos besoins journaliers.
Je comprends à travers cette définition que ce temps clé « quotidien » est un besoin journalier, coutumier nécessaire à notre développement. Je constate que, par habitude, automatisme, dans la vie courante, nous banalisons ces repères, et pourtant dans ma pratique professionnelle, je me dois de ne pas l'oublier. Il est un outil et un support essentiel dans mon accompagnement. J'ai conscience de l'importance de ces instants pour ces personnes fragilisées, dépendantes, et cela me demande une attention permanente dans ma pratique professionnelle.
...
Socialement, la toilette fait partie de ce que nous voulons bien et devons montrer à la société. Une partie de soi, son image, pour acquérir ou maintenir une reconnaissance sociale. Pour cela, nous allons mettre en place un code vestimentaire, une coiffure, un parfum, un maquillage, afin de pouvoir être en lien avec l'autre, de pouvoir échanger, partager, débattre, accepter et bien évidement pour se plaire et avoir une image de soi positive. A l'inverse, pour diverses raisons, nous pouvons abandonner les soins corporels et par là même être en repli sur soi, en rupture avec la société.
Il est vrai qu'avoir une apparence négligée, une odeur gênante, ne favorise pas la socialisation et l’estime de soi mais dans un certain sens, cette absence d’hygiène reflète aussi l’appartenance à un groupe (communément appelés « border-line », qui n’ont aucun lien avec la pathologie psychiatrique, tels que les hippies, « baba cool », les personnes qui choisissent de rester en marge de la société). Institutionnellement, la proximité, le vivre ensemble, nous demande des règles de bonnes manières, où l’on se doit de faire sa toilette au moins une fois par jour, peu importe la façon, où l’on se doit de maintenir une bonne hygiène buccale en se lavant au moins les dents après chaque repas et d'être correctement vêtu. Je pense que la toilette fait partie du processus d'intégration de l'homme à la société.
Catégorie: | Travaux U.F. Aide médico-psychologique |
Type de fichier: | application/pdf |
Chacun des éléments constituant le site SocioDoc.fr sont protégés par le droit d'auteur. Il est donc strictement interdit d'utiliser, reproduire ou représenter même partiellement, modifier, adapter, traduire, ou distribuer l'un quelconque des éléments.
En cochant la case ci-dessous, j'accepte les conditions générales d'utilisation de SocioDoc.fr.