Etude de cas clinique dans un foyer de l'enfance
Introduction : l'observation clinique d'un enfant placé en Foyer de l'enfance
Cet exercice a été mené à bien non sans quelques interrogations et remises en
question...
D'une part, il m'a fallu véritablement appréhender cette notion d'observation,
neutre de tout affect, de toute prise de position. N'étant pas formée à la psychanalyse,
cette neutralité n'est pas une évidence. Je me suis en effet demandée si observer la
colère ou l'irritabilité étaient neutre... Quid de la joie ? ou s'il fallait que je décrive
simplement l'état sans y mettre une étiquette - émotion. Ce que j'ai choisis. Cependant,
la part de subjectivité reste importante : les moments choisis, la connaissance du sujet –
même si j'ai tout fait pour éviter « le dossier » – , tous les stéréotypes que j'ai pu
construire face à la notion d'adolescence, face à ce que je (mé)connais des enfants
placés par l'ASE, ma propre histoire, etc...
D'autre part, la réalité de mon quotidien de stagiaire a quelque peu altéré
l'exercice. En effet, le manque de personnel des premiers jours m'a mis en position de
« complément d'effectif ». J'ai été entraînée par un quotidien sans doublure, donc sans
pouvoir prendre le temps d'effectuer mon travail d'observation dans la structure. En
outre, Stéphane ne suivant pas un cursus scolaire, il est présent tous les jours, reste
souvent dans le bureau des éducateurs, et il est très volontaire pour venir dans la voiture
lors des accompagnements des autres jeunes. Je n'ai donc pas pu garder une distance
neutre car il était très souvent le seul enfant et je suis rapidement « entrée en contact »
avec lui... Qui-plus-est, « son cas » fait beaucoup parler l'équipe éducative.
La notion d'implication entre donc en compte dans cette observation clinique.
Car si il se veut dénué de tout jugement de valeur, cet exercice demeure un inventaire
d'actions ou de moments décrit à travers les perceptions d'une éducatrice en formation.