L’idée principal du thème qui s’en dégage et que nos souffrances ne sont pas vaines, mais qu’une victoire est toujours possible. Certains auteurs et psychologues notamment Anna FREUD, Françoise DOLTO ont pu observer chez certains enfants très altérés un « mécanisme de défense » assimilable à une sorte de protection interne qui leurs permet de garantir un développement avec des caractéristiques différentes, mais aussi solidement que celui des enfants qui ont eu une structure familiale intègre. On utilise également l’humour quant il s’agit de tourner en dérision le malheur ; comme le fait si divinement ; Roberto BENIGNI dans La vie est belle (1998).
Comme dans tout développement on pourra parler de résilience que longtemps après, lorsque l’adulte enfin réparé avouera le fracas de son enfance. La résilience constitue donc un processus naturel qui se tricote avec ses milieux écologiques, affectifs et verbaux. Chacun d’eux sont tributaires les uns des autres. Des travaux ont montré que la plupart des enfants résilient ont élaboré une « théorie de vie » en associant le rêve (Comment vais-je faire pour être heureux quand même ?) et l’intellectualisation (Pourquoi dois-je tant souffrir ?). Les enfants qui sont devenus les adultes les plus douloureux ont été les enfants de malades mentaux, de parents maltraitant qui n’ont pas su se tricoter entre leur monde intime et leur monde extérieur. Probablement que leur destin avait prédit leur triste sort. Ces arguments ressortent de trois énormes fautes : La première semble dire que les professionnels ne recrutent que ceux qui répètent la maltraitance ; la seconde que les parents maltraitants ont souvent été maltraités : la réciprocité n’est pas véritablement fondée mais existe ; et enfin la troisième serait d’avoir trop séparé le monde intérieur du monde extérieur, au point de nous avoir fait croire qu’un individu pouvait échapper à son contexte. Ceci étant, le prix de la résilience, c’est bien l’oxymoron. Notons la différence entre l’oxymoron qui décrit une pathologie de la coupure du lien qu’il faudra cependant renouer ; exemple le plus célèbre de Corneille « L’obscure clarté » alors que l’ambivalence désigne une pathologie du tissage du lien.
Enfin, ceci dit, après l’exposé sur la résilience, l’auteur nous explique que le triomphe d’un blessé n’a jamais disculpé l’agresseur, mais que pour autant les blessés de l’âme ne veulent ni haïr, ni se soumettre : ils veulent s’en sortir. Chapitre Premier L’espoir inattendu Ce qui impressionne un enfant et reste dans sa mémoire ne veut rien dire pour un adulte qui compose son passé. La mémoire des adultes s'accumule avec l’âge grâce aux reconstructions sociales dans lesquelles l’évènement prend sens, alors que les enfants gardent en mémoire un détail privé de sens, comme un flash, qui, pour eux, désigne quelque chose. Lors d’événements horribles et terrifiants ( bombardement ; prise d’otages), Anna Freud avait distingué que les enfants se sentaient en sécurité quand leur mère était confiante, sereine. Néanmoins, si les enfants ont le sentiment d’être brutalement enlevés, arrachés par un adulte qui tentent de les secourir, ces derniers risquent de laisser dans leur mémoire des engrammes, des images précises qui peuvent symboliser l’horreur. A chaque évènement nous attribuons une signification privée qui a été imprégnée en nous par notre milieu au cours de notre développement et de notre histoire.
Catégorie: | Fiche de lecture Educateur spécialisé |
Type de fichier: | application/pdf |
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