Après un temps d’observation et de prise de connaissance du contexte juridico-administratif de l’établissement, j’ai été interpellé par la situation de Mme D.. Elle me parlait d’une « dame qui lui donnait son argent », « du monsieur qui venait» quand elle rendait visite à sa fille, des pompiers qui l’avaient « emmenés de force à l’hôpital »… En me renseignant auprès de l’équipe éducative, j’ai compris que si Mme D. semblait un peu perdue face à son histoire et sa situation, c’est parce qu’elles étaient réellement complexes. J’ai entendu beaucoup d’éléments qui se contredisaient parfois, mais personne ne pu me renseigner sur les différents points qui constituaient l’histoire de Mme D. J’ai décidé de m’en référer à son dossier, mais il était aussi complexe à consulter que ce que me renvoyait sa situation. A vrai dire, il m’a fallu toute la durée de mon stage et de nombreuses " investigations" pour reconstituer et éclaircir la situation de Mme D. Mme D. est née le 24 août 1971 au Cap Vert. Tout ce que j’ai pu savoir de son enfance c’est que sa mère a quitté le foyer lorsque Mme D. avait 10 ans. Ensuite, c’est sa grand-mère qui l’a élevée. Puis lorsque son père vient en France avec sa nouvelle femme, il amène Mme D. avec lui. De cette 1ère période en France non plus, Mme D. ne parle pas.
A ce jour, la situation de Mme D. n’a pas beaucoup avancéE. J’ai tenu l’équipe au courant de ce que j’avais pu retrouver comme information, notamment au niveau de la curatelle renforcée, de la décision de retrait d’autorité parentale. J’ai également rencontré l’équipe de l’hôpital de jour afin de leur parler de la prochaine fin de prise en charge de Mme D. par le CHRS. Il m’a été répondu que la seule chose qu’ils pouvaient faire s’était baisser légèrement le traitement pour qu’ « elle ne soit pas trop endormie quand elle sera chez elle ». Aucun travail de partenariat n’a donc été possible. Ce qui m’a semblé flagrant au cours de mes investigations pour réaliser cette approche de Mme D., c’est qu’elle est considérée uniquement au travers de sa pathologie. Cette personne est réduite à ses troubles psychiques : aussi bien par les éducateurs du CHRS qui ne l’accompagnent que dans les soins et qui ne créent des partenariats qu’avec les professionnels de la santé. que la curatrice qui ne voit en elle que son incapacité à gérer son argent. ou encore le service psychiatrique qui ne considère pas ses patients comme des sujets dans leur globalité, mais uniquement en fonction des traitements. Ces critères sembleront peut-être des jugements, mais j’ai tenté durant plus de cinq mois de travailler avec chacune de ces instances, afin de trouver des axes de travail commun dans l’intérêt de Mme D., en vain…
Catégorie: | Etude juridique Educateur spécialisé |
Type de fichier: | application/pdf |
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