Pour rendre compte, aujourd’hui, de la théorie du traumatisme en psychanalyse, il est nécessaire de renverser la chronologie de son élaboration théorique, et de considérer deux paramètres :
— le traumatisme, comme agent d’une déliaison pulsionnelle ;
— les séquelles du traumatisme qui constituent et agissent comme une source pulsionnelle secondaire.
Ainsi, lorsque l’on est conduit à parler du traumatisme l’on est tout autant conduit à évoquer l’histoire de la théorisation du concept, qu’à envisager ses implications théorico-cliniques et théorico-pratiques, elles-mêmes liées à l’évolution de la théorie et qui aboutissent à devoir penser le traumatisme en termes de bloc « défense/trauma ».
La question du trauma dans la clinique « d’aujourd’hui » se pense en relation avec la « mauvaise qualité » d’un objet approprié disponible pour recevoir les projections d’un psychisme en voie de développement, projections aussi bien positives que négatives (cf. l’enfant qui observe la manière dont la mère le regarde), ce qui entraîne la constitution d’un objet interne non contenant, non fiable, persécuteur, donc pathogène.