Réfléchir sur le thème de l’intimité, permet me semble-t-il, de mieux comprendre l’être humain sur le versant psychique mais également sur le plan social.
En tant que future monitrice éducatrice, cette double compréhension va dans le sens d’une volonté d’aider la personne dans sa globalité. Il s’agit de considérer l’individu dans toute sa singularité dans une société elle-même en mutation dans ses valeurs et ses repères.
Ce thème m’interpellait déjà avant l’entrée en formation à l’IREIS, du fait d’un précédent stage effectué en IMC avec des personnes souffrant d’incapacité-moteur-cérébral.
Ici, les usagers étaient pour la plupart dépendants de l’adulte. Lors de la mise sur les toilettes à plusieurs reprises de la journée, les éducateurs pratiquaient à mes yeux des gestes trop rapidement, sans préserver totalement l’intimité des usagers.
Le droit à l’intimité est une notion récente qui renforce le droit plus général à la vie privée, et lui confère une dimension éthique supplémentaire. L’intimité renvoie conjointement à l’intériorité et à l’identité du sujet. Son respect suppose un redéploiement de la relation : retrait respectueux de la frontière qu’oppose le corps ou l’espace privé de l’autre, intention d’attention à ce qu’il est et laisse connaître de lui-même.
La dépendance présente dans certains handicaps, expose l’intimité à l’intrusion d’un tiers : gestes d’aide, dont certains sont particulièrement intrusifs : présence quotidienne « étrangère » sur les lieux de vie…