J’ai effectué mon stage dans une Maison d’Accueil Spécialisée à Ellon. Cette structure accueille sur décision de la MDPH des personnes adultes, de 20 à 60 ans, qu’un handicap intellectuel, moteur ou somatique grave, ou une association de ces handicaps, rend incapables de se suffire à eux-mêmes dans les actes essentiels de l’existence et qui sont tributaires d’une surveillance médicale et de soins constants.
« Les hommes établirent tant de modes de communications, qu’ils en oublièrent ce qu’ils avaient à communiquer. » Robert Sabatier.
Lorsque j’ai lu cette citation, elle m’a fait écho avec ce que je vis sur mon lieu de stage. En effet, les modes de communications sont multiples avec ce public : communication verbal, non-verbal, sensorielle… mais dans ce contexte, nos codes habituels sont remis en cause. Souvent lorsque les professionnels arrivent à la MAS, ils parlent de « rentrer dans un autre monde ».
« Que faire pour ce résident ? La dépendance est telle qu’il faudrait « tout » faire pour lui. Outre que ce « tout » peut entraîner une prise en charge totalitaire aliénant le résident à l’institution, on mesure également combien les équipes éducatives et soignantes peuvent s’épuiser dans la tentative de répondre de manière aussi pleine. La volonté de combler ce qui peut apparaître comme le sommet de la dépendance et de la difficulté à vivre trouve rapidement ses limites si elle n’est pas étayée par une démarche professionnelle réfléchie et organisée avec rigueur. »
La dépendance de ces personnes liée à de multiples facteurs est à l’origine de la complexité de leur accompagnement au quotidien. Parce que nous sommes confronté à un contexte d’accueil où le soin prime sur l’éducatif, où le souci de leur bien-être ne dépend pas uniquement des mêmes critères que notre propre bien-être. Parce que nous sommes différents et que cette différence reste une des plus difficiles à saisir. Essayer d’entrer dans leur univers est un parcours semé d’embuches dont la communication fait partie.