Au cours de mon stage, j’ai constaté que le placement d’urgence des enfants dans une structure telle que l’IDEF nécessite une prise en charge courte dans le temps. J’ai observé que cette situation pouvait parfois s’avérer déstabilisante pour les enfants. En effet, ces enfants vivent, lors de leur passage à l’IDE, des séparations : celle de leur famille d’origine puis celle de l’institution. Après avoir vécue la souffrance d’une première séparation avec leurs parents, leur arrivée au foyer est un moment extrêmement pénible car ils doivent apprendre à se séparer de leur milieu d’origine, de leur famille pour apprendre une toute nouvelle façon de vivre celle de la collectivité. Puis en quelques semaines, ils se font de nouveaux amis, qui s’en vont, car on leur a trouvé un lieu de placement. Jusqu’au jour où, eux aussi, quittent l’Oasis. Cette première séparation familiale, due au placement, s’avère le plus souvent traumatisante de part les conséquences qu’elle engendre autant pour l’enfant que pour sa famille.
Par cet écrit, je voulais comprendre ce qui pouvait se jouer chez ces jeunes placés en urgence, qui vivent des séparations, au cours de leur passage à l’DEF. Je m’interrogeais aussi sur les outils éducatifs et l’accompagnement que l’éducateur pouvait mettre en place pour aider ces jeune dans cet entre deux : séparation familiale et séparation institutionnelle. Pour répondre à ces questions, je me suis penchée sur le travail au foyer d’accueil d’urgence de l’IDEF. J’ai pu retracer les contours du travail en internat d’urgence mais aussi les caractéristiques de l’enfance en danger. Je me suis ensuite intéressée à des situations concrètes de ce qu’il se passe au quotidien. L’étude de ces histoires, leur analyse m’a permis de proposer une symptomatologie partielle des jeunes carencés mais aussi une réflexion sur l’accompagnement dans la séparation.
Ce travail m’a été bénéfique, il m‘a donné la possibilité de réfléchir sur mon rôle de monitrice éducatrice dans l’accompagnement à la séparation dans le cadre d’un placement d’urgence. Il m’a permis d’approcher mes limites et m’a apporté des connaissances pour ajuster la distance vis-à-vis de l’enfant et de leur histoire. J’ai mis au travail ma façon de gérer mes émotions pour ne pas rester sidéré.