Aujourd’hui, la plupart des espaces publics que les citoyens fréquentent
disposent d’un ou plusieurs vigiles. Cette omniprésence a comme effet sur la
population qu’elle s’habitue à scrutée de haut en bas par un regard qu’elle connait
maintenant par coeur. Martin Mongin indique alors que d’ici à l’an 2015, il devrait y
avoir soixante mille postes à pourvoir, il cherche à montrer là que ce phénomène
d’augmentation va perdurer, et que les effets indésirables induits feront de même.
Il existe une contradiction entre le but annoncé et le but réel en ce qui
concerne la raison de la présence des APS dans les espaces publics. Ils disent au
public accueilli qu’ils sont là pour assurer leur confort et leur sécurité, alors qu’en
réalité, leur rôle est avant tout d’assurer la sécurité de l’établissement, de sa
marchandise et de ses équipements.
Les vigiles sont les garde‐fous d’une société disciplinaire ou la population au
complet est considérée comme suspecte. Cette suspicion quotidienne, omniprésente
et insidieuse dans des sphères publiques et privées toujours de plus en plus vastes
constitue une menace sur le plan des libertés individuelles. Un système carcéral
vicieux se met discrètement en place, sans que les individus s’en rendent compte car
sa mise en place s’effectue au compte gouttes, en habituant petit à petit la
population à être épiée, surveillée et contrôlée dans les moindres de leurs
mouvements et de leurs déplacements. Cette acclimatation graduelle empêche la
population de se rendre compte de ce qu’il se passe réellement, refoulant en eux
l’idée et l’envie de se révolter.