En 2017, à Madagascar, 82% des enfants de moins de 18 ans vivent en dessous du seuil de pauvreté, un taux plus élevé que la moyenne nationale qui est de 76%. En raison d’un accès compliqué à la scolarité, dû notamment au prix des études, nombreux sont les jeunes qui errent dans la rue, partagés entre l’aide apportée aux parents dans leurs tâches quotidiennes et le vagabondage. C’est pour répondre à cette problématique qu’a été créé le Centre Social des Enfants Vulnérables de Mahajanga (CSEV) en 2011.
Il est né des besoins qui ont émergé à la suite d’une enquête sociale menée dans le quartier de Tsararano Ambany, quartier très pauvre de Mahajanga. En effet, après de nombreuses visites à domicile, il est apparu que suite à la crise politique subie par le pays entre 2002 et 2009, une paupérisation importante s’est produite et par conséquent, le taux de scolarisation des enfants s’est extrêmement affaiblit.
Tsararano Ambany est en effet un quartier populaire ou les familles le plus souvent monoparentales élèvent leur enfant dans des maisons de taule. Ces mères célibataires, en précarité, n’ont pas les moyens de payer les frais demandés par les écoles privées du secteur. En ce sens, le CSEV a été mis en place pour permettre à ces enfants d’accéder à l’instruction. Ces missions diverses d’articulent autour d’une problématique centrale : la lutte contre le phénomène des enfants des rues. C’est dans cette structure intégré dans ce pays plein de contrastes que j’ai eu le privilège de vivre mon stage à travers ma formation d’éducateur spécialisé et mon immersion dans une culture nouvelle.
Mon rapport de stage met en lumière mon expérience durant ces deux mois, mon parcours alimenté par mes rencontres, mes interventions éducatives, les difficultés et les imprévus majeurs que j’ai rencontré.
Mon travail au CSEV n’ayant pas réellement abouti, c’est une expérience incomplète et contrastée qui ressortira ici. Expérience qui m’a néanmoins amené à me questionner sur la posture du travailleur social à Madagascar et sur ma place ici, stagiaire de deuxième année et étranger. J’ai en effet pu me demander dans quelle mesure l’interculturalité pouvait complexifier l’action sociale lors d’une mobilité internationale telle que la mienne.
Pour tenter de questionner ce point de vue et partager cette expérience, nous nous pencherons ainsi tout d’abord sur le CSEV lui-même, ses acteurs, et sur les caractéristiques du public accueilli. C’est ensuite les problématiques liées à l’intervention éducative en milieu scolaire que nous essayerons d’analyser, avant de s’attacher davantage à l’impact de la rencontre culturelle sur la capacité d’action éducative.
Catégorie: | Rapport de stage Educateur spécialisé |
Type de fichier: | application/pdf |
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