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Educateur spécialisé

L'éducateur spécialisé est un travailleur social qui participe à l'éducation d'enfants et d'adolescents dits inadaptés. Il soutient aussi des adultes présentant des déficiences physiques et/ou psychiques pour les aider à retrouver de l'autonomie.

Rapport de stage Educateur spécialisé

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Durant ma deuxième semaine de stage, je participe au repas du mercredi midi avec les jeunes de l'IME. Je m'installe à une table en sorte de voir le maximum de jeunes. Seule la table derrière moi, ne m'est pas visible. Un muret nous sépare. Je suis avec une éducatrice qui est à l'opposée et ne voit que sa table. Cependant, elle se lève régulièrement pour discuter avec les jeunes. Après le plat de résistance, elle intervient deux fois auprès de la table derrière moi, pour leur signaler qu'ils font beaucoup de bruits. Puis, elle retourne s’asseoir. Deux minutes suivent, et le bruit ne cesse d'augmenter pour ces jeunes. Étant la plus proche, je me lève et leur fait remarquer d'un ton calme et amusée que l'on entend qu'eux, tant ils sont agités. Ils sourient. Je leur demande gentiment de faire moins de bruits. Un des jeunes, M., répète automatiquement ma phrase à répétition : « vous faites trop de bruits, vous faites trop de bruits ». Au début je pense qu'en réponse à ma phrase, il plaisante. Je lui dis : « allez, on arrête ». Je retourne m’asseoir. Cependant, la collègue, entend de suite qu'il continue et le réprimande d'une manière sévère et conclut sa phrase : « ce n'est pas ta copine. ».
• Missions L’objectif des IME est d’assurer l'épanouissement des enfants et des adolescents en difficulté, afin de les intégrer de manière la plus complète possible dans un cadre ordinaire, ou protégé, de vie et de travail. L’objectif principal interne est de leur dispenser une éducation et un enseignement spécialisés prenant en compte : • Les aspects psychologiques et psychopathologiques ainsi que le recours le cas échéant, à des soins infirmiers et des techniques de rééducation : orthophonie, psychomotricité, psychologie. • Des degrés de déficience et de leurs aspects psychologiques et psychopathologiques. L'éducation générale et pratique est adaptée aux possibilités intellectuelles de chaque personne et selon ses aptitudes, comme par exemple : une formation gestuelle pour développer l'habileté manuelle, ou une scolarisation élémentaire. L'IME suit les axes du projet associatif, les principaux sont : • Faire évoluer le regard de la société sur les valeurs, compétences et talents des personnes handicapées mentales. • Mettre en œuvre les solutions d'accompagnement adaptées aux personnes handicapées mentales • Promouvoir et défendre leur dignité et leur citoyenneté en tenant compte de leur situation de vulnérabilité. • Assurer la qualité de l'accompagnement. • Associer les familles et les rassembler.
La relation que j’avais avec Ali n’était pas éducative étant donné qu’avec moi il n’acceptait pas de se laisser accompagner dans la démarche éducative, il rejetait tout ce que je pouvais lui dire, les conversations que je pouvais engager, les activités que je pouvais lui proposer. Cette attitude était peut-être liée au fait qu’il ne me reconnaissait pas comme légitime parce qu’il estimait que je ne pourrais rien lui apporter. Il fallait alors que je « gagne » son respect. C’est en adoptant cette démarche que je me suis adaptée à sa culture : pour lui le respect se gagne alors que je respecte toute personne que je rencontre. Ainsi le rugby représentait notre culture commune.

En le plaquant je lui ai montré que j’incarnais les valeurs qu’il estime : l’honneur, le prestige et le courage et par conséquent gagné son respect. Paradoxalement, la relation éducative c’est construite sur un rapport dominant/dominé. Or certains auteurs pensent que l’un des freins à la relation interculturelle est le rapport dominant/dominé entre le travail social et l’usager : «Il apparaît alors que pour exister de façon satisfaisante la relation interculturelle nécessite une égalité de pouvoir entre ses acteurs »
Un des enjeux de mon stage était de développer les compétences du DC4 : “dynamique partenariale et réseau”, au vu de l’élaboration d’un projet de groupe pour les usagers qui ont pu être évaluées par l’équipe éducative . Pour ma part, j’ai réalisé que j’étais capable de communiquer au mieux pour atteindre les objectifs du projet et permettre une ambiance dynamique entre les différents corps de métiers sur le quotidien du lieu de vie durant mon stage. Ce qui a donc favorisé les négociations avec chacune des personnes en lien durant le déroulement de ces évènements.

Bien entendu, des compétences extérieurs au DC4 ont été développées et acquise dans ce contexte de stage telle que l’instauration d’une relation, base à toutes possibilités d’accompagnement avec une personne, l’animation de la vie quotidienne à travers les divers actes et gestes ritualisés à nos normes sociales, mais aussi à l’adaptation de certaines crises ou besoin de sortir du cadre imposé avec une sortie nocturne acceptée exceptionnelle….. Cette profession comporte grand nombre de compétences à développer qui seront en fonction du contexte mis en valeur remise en question et réadaptées afin que nous soyons en lien avec les problématiques, besoins, ressources et attentes que présente le public.
Enfin, j’ai pu accompagner des éducateurs dans leurs suivis auprès de différents enfants avec diverses pathologies. Le fait que chacun ait une déficience intellectuelle et/ou un trouble du comportement propre à lui, rendait unique et différente chaque prise en charge. Il faut se rendre disponible pour l’enfant en prenant en compte ses attentes, son humeur du jour, … Il se peut qu’il ne soit pas réceptif aux propositions éducatives faites. Ce qui donne lieu à une remobilisation du professionnel instantanée en ayant d’autres activités à proposer. Lors de la réalisation de mon projet de stage, mes souhaits et attentes se résumaient en quatre points. Tout d’abord, je souhaitais apprendre à proposer à l’enfant des activités éducatives en lien avec son projet individuel.

Ensuite, je voulais observer la relation de ce service avec les familles et voir l’engagement de celles-ci auprès de leur enfant et du projet construit autour de lui. Puis, je souhaitais observer l’équipe pluridisciplinaire du SESSAD « la courte échelle » et de comprendre leur fonctionnement et leur complémentarité. Pour terminer, j’espérais à travers ce premier stage, ouvrir mon champ d’écoute, d’observation pour entre autre pouvoir relater des situations par écrit. Le SESSAD m’a permis de remplir ce souhait par exemple, en me demandant de synthétiser une rencontre avec la famille lors de la présentation du projet individuel. Ma note brève de stage se décomposera en trois parties. Dans un premier temps, je vous présenterai le contexte de mon lieu de stage. Dans un second temps, je développerai le déroulement de mon stage. Dans un troisième temps, je vous ferai part de mes réflexions et questionnements avant de terminer par une conclusion.
Les mesures de responsabilisation se dérouleront en plusieurs temps. Tout d’abord, nous participerons à une instance de réflexion commune pour décider, avec le lycée, si nous souhaitons proposer au jeune une mesure de responsabilisation. Cette décision s’appuiera sur les éléments dont nous disposerons avec l’établissement, concernant l’élève (histoire, parcours, contexte, acte posé) et sur la possibilité que nous avons ou pas de proposer une action adaptée à sa situation ayant un sens pour le jeune. Ainsi, lorsque la décision sera positive, nous élaborerons le déroulé de cette mesure de responsabilisation que nous présenterons à l’établissement. Afin d’élargir les propositions et de nous adapter au mieux à la situation du jeune, nous nous laissons la possibilité de faire appel à d’autres partenaires tout en maintenant notre présence et notre accompagnement, tout au long de la mesure, auprès du jeune. Par la suite, nous rencontrerons le jeune pour lui présenter la mesure de responsabilisation que nous souhaitons lui proposer. A charge pour lui de l’accepter ou de la refuser. Lors de cette rencontre les modalités de l’action lui seront présentées, ainsi que la convention à signer par lui et son responsable légal s’il est mineur. La mesure de responsabilisation peut commencer une fois qu’ils ont adhéré.

Cette mesure, comme le précise les textes, doit se dérouler en dehors des temps scolaires et ne doit pas dépasser 3 heures consécutives. C’est pourquoi nous avons décidé de la mettre en place, de façon générale, le mercredi après-midi de 12h 45 à 14h 45. Afin de faciliter l’accès à l’association et pour des mesures de sécurité nous avons fait le choix de venir les chercher au lycée et de les ramener au lieu précisé par les parents sur la convention (cf. Annexe n°4 : Convention). Ainsi, ils seront déjà sur l’établissement, ils n’auront pas besoin de se déplacer et ils n’auront pas tout leur mercredi après-midi de bloqué. La mesure s’effectuera, sauf exception, à l’extérieur du lycée afin de permettre au jeune de s’ouvrir sur l’extérieur, de favoriser le dialogue et l’expression du jeune, de permettre la découverte de différentes structures pouvant l’accueillir et d’amorcer une relation avec des adultes extérieurs au lycée.
Aussi, j’ai rencontré des difficultés avec une résidente qui n’a pas l’usage de la parole et qui a des réactions pouvant être assez imprévisibles face à certaines situations. J’ai donc appris quelques signes afin de pouvoir communiquer avec elle mais je ne sais pas comment réagir face à elle et j’ai peur de ne pas la comprendre quand elle s’adresse à moi. J’essaye petit à petit d’aller vers elle mais cela reste difficile pour moi de par sa pathologie et ses réactions qui peuvent être assez impressionnantes.

Malgré le handicap de chacun, j’ai été très surprise de voir à quel point les professionnels expliquent à chaque résident tout ce qui le concerne, pourquoi on leur donne tel médicament par exemple. Un résident assez turbulent a dû avoir un médicament pour le calmer un peu, le personnel a pris le temps de lui expliquer pourquoi on lui donnait, ce que ça allait lui apporter. J’ai trouvé cela vraiment en accord avec le souhait de traiter le résident avec dignité, respect et de l’informer de toute chose faite à son égard.
Cependant, l’institutionnalisation est aussi souvent un réel mieux-être pour les personnes en situation de handicap. Généralement, celles qui vivaient chez les leurs parents avaient peu d’activités extérieures et peu de vie sociale. Le fait de se retrouver en institution leur permet de reconstruire des liens avec des résidents partageant les mêmes difficultés dans la vie quotidienne. La vie en collectivité leur permet de retrouver des contacts et des intérêts communs à partager avec d’autres. De plus, la compréhension du handicap de son enfant peut parfois être compliquée.

Le fait d’être en institution auprès de professionnels compétents leur permet d’avoir de réponses adaptées à leurs problématiques ainsi que des activités totalement réfléchies en fonction de leurs capacités. Leur emploi du temps est fait en fonction d’eux du réveil jusqu’au coucher, Après toutes ces remarques et ces observations, je constate que parfois la vie en institution peut-être dure pour beaucoup des résidents. Malheureusement il est parfois dur de trouver un compromis entre les obligations de l’établissement et les désirs des résidents, bien que des améliorations tant sur la réflexion que sur la posture éducative pourrait-être faites.
Dans le domaine du social, le travail en partenariat et réseau sont apparus d'après les lois de décentralisation en 1983 puis révisées en 2004. Les travailleurs sociaux sont confrontés à des problématiques familiales ou professionnelles de plus en plus complexes et les dispositifs d'actions sociales requièrent de nombreux acteurs du secteur public et de la société civile. Ce travail de collaboration complexe a nécessité d'unir les forces : il s'agit de mutualiser les compétences, d'unir les ressources et les efforts afin d'assurer une qualité d'accompagnement vis-à-vis de l'usager. Ce n'est qu'à partir de la loi du 2 janvier 2002, rénovant l'action sociale et médico-sociale qui indique dans son article 21 que, "Favoriser la coordination, la complémentarité, garantir la continuité des prises en charge et de l'accompagnement dans le cadre de réseaux sociaux et médico-sociaux coordonnés" que se créé "une plus grande coopération entre établissements et services". On a alors vu la création de plusieurs outils : les conventions, les syndicats inter-établissements, les groupements (GIE, GIP), les Groupements de Coopération Sociale et Médico-sociale (GCSMS), les regroupements et les fusions. Le GCSMS, issu du sanitaire est fortement encouragé aujourd'hui par la direction générale des affaires sociales (DGAS) qui y voit la nécessité pour les établissements de développer des mutualisations de leurs moyens et de leurs ressources, de rendre plus efficace leurs modes de collaboration et d'évoluer vers un décloisonnement entre le secteur social et le secteur médico-social. Les missions des groupements sont élargies dans l'article 94 de la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, modifiant ainsi le Code de l'action sociale et des familles. Lors de mon parcours de formation pour obtenir le diplôme d'éducatrice spécialisée, il m'est demandé d'élaborer un dossier contribuant à la validation du DC4 « Implication dans les dynamiques partenariales, institutionnelles et inter-institutionnelles » en lien avec mon stage « à responsabilité ». Au travers de ce dossier, je compte démontrer les complexités du travail en partenariat et en réseau, ainsi que sa mise en œuvre. Je compte, dans un premier temps présenter mon lieu de stage et son territoire. Redéfinir les notions de partenariat et de réseau afin de démontrer leurs complémentarités dans le travail social. Enfin, montrer les complexités de l'élaboration d'un partenariat, ses enjeux et son évaluation.
Tout d’abord, on peut noter que le travail entre l’ITEP et cette école de secteur tient d’un travail de coopération de longue date. En effet leur proximité sur le territoire permet à l’école et à l’ITEP de s’organiser facilement pour des rencontres entre professionnels pour faire des bilans de leur coopération de manière générale, mais aussi de mettre en place facilement les réunions d’Equipe de Suivi de Formation. Cela a permis de rendre compte de la réactivité des acteurs de secteurs par rapport à Raphaël. Cette relation régulière permet des avantages par rapport à la souplesse et à l’organisation de temps scolaires adaptés aux besoins de Raphaël. On peut aussi mettre en avant que l’ITEP a répondu positivement aux demandes des parents et de l’enfant, ce qui respecte le cadre légal apporté par la loi de 2002-2, respecte le droit des usagers et favorise l’enfant à se tourner vers l’extérieur.

Les limites observées : Cependant les circonstances de cette inclusion immédiate ont eu des conséquences sur le fonctionnement de l’ITEP. Tout d’abord, par manque de moyens de transport un éducateur doit aller chercher Raphael dans son école, il manque donc un éducateur durant une courte période sur l’ITEP. Cependant les matinées sont les moments où les enseignants procurent leur cours aux enfants de l’institution et ces moments sont toujours source d’angoisse pour certains enfants qui peuvent être accueillis par des éducateurs pour être apaisé. Les horaires de présence de Raphael à l’école de secteur se trouvent être les mêmes horaires qu’ont les professionnels thérapeutiques présents sur l’ITEP. Raphael ne pourra donc pas suivre une thérapie interne malgré la nécessité pour son suivi de rencontrer le pôle thérapeutique. De plus les parents de Raphael souhaitaient que celui-ci profite des temps de groupe (temps de repas, récréations,..) de l’école de secteur. Ce souhait parental se confronte à une réalité financière institutionnelle. Les ITEP sont financés par l’Agence Régionale de Santé par des prix de journée. C’est-à-dire qu’un ITEP est financé par des prix de journée. En effet, le budget annuel d’un ITEP est calculé aux prix de journée, pour calculer le prix de journée on définit les coûts des charges d’un enfant sur une journée ainsi que le nombre de journées prévisionnelles. Cela dit chaque absence d’un enfant doit être justifiée à la fin de l’année à l’ARS sinon cette journée sera déduite du budget de l’année suivante. L’ITEP ne peut donc pas se permettre de ne pas faire participer Raphael au moment fort de la journée, comme le repas, sous peine de voir son budget réduit l’année suivante.
Depuis mes premières expériences professionnelles, j'ai toujours attaché de l'importance au travail d'équipe qui me semble être une nécessité dans le monde de l'éducation spécialisée. Comme l'a dit Roger Mucchielli, " l'équipe forme une entité renforcée par le désir de collaborer au travail collectif en s’efforçant d'en assurer le succès ". Ainsi ce travail d'équipe peut être perçu comme étant une collaboration entre plusieurs personnes visant un but commun. La force de cette collaboration est la diversité des personnalités et des compétences dont elle dispose. J'ai effectué mon stage à responsabilité dans un ITEP (Institut Thérapeutique Éducatif et Pédagogique). Cette structure était pour moi inconnue. L'institution est constituée de professionnels issus de différents milieux (enseignants, éducateurs, personnels du soin et services généraux). Elle accueille des jeunes ayant des troubles du comportement et nécessitant un accompagnement global. Dès mes premiers jours de stage, je me suis rendu compte de l'importance du travail d'équipe pour rassurer les jeunes. Comment l’équipe offre un cadre rassurant et structurant aux jeunes accueillis ? Comment l'équipe répond aux besoins de ces jeunes ?En quoi l'attitude des jeunes peut-elle remettre en question le fonctionnement de l'équipe ? Pour tenter de répondre à ces interrogations, nous verrons dans un premier temps l'équipe et son fonctionnement, dans un second temps une situation qui m'a posé question et enfin des éléments qui m'ont permis de mieux comprendre et de m'inscrire dans le travail en équipe à l'ITEP. Le JEC m'a permis de mesurer les enjeux du travail d'équipe et prendre conscience qu’une confiance mutuelle permet une bonne cohésion d'équipe et une cohérence dans les actes posés. Dans cette équipe, cela est possible grâce à une communication orale (réunions, ...) et écrite (cahiers de liaison, ...) efficiente. Cela permet d’offrir un contexte éducatif sain aux usagers. Pour moi, le travail d’équipe réside dans une bonne cohérence dans l’accompagnement mais sa limite est l’appropriation des règles par chacun. En effet, si un membre apporte des réponses différentes aux jeunes, cela peut être source d'angoisse pour eux ou être utilisé pour créer du clivage entre les professionnels de l’équipe. L’équipe m’a permise durant ce stage d’avoir une place importante au sein de celle ci et auprès des jeunes. J’ai pu comprendre la construction de la cohésion de cette équipe et quel rôle elle a auprès du public. Avec du recul je me suis rendu compte qu’« une équipe ça se construit,[que] l'esprit d'équipe ça se cultive. Il faut y consacrer du temps, de l'énergie, de la volonté. » 11 En effet, c’est en apprenant à se connaitre que les membres d’une équipe peuvent construire une cohésion. A travers ce JEC j’ai réfléchi sur l’importance du cadre dans la construction des jeunes. Mais le cadre doit-il être forcément rigide pour remplir une fonction contenante ?
La parole, les codes communs, la rencontre, la reconnaissance de l'autre dans son identité, dans son humanité, autant de clés pour dépasser les portes de l'étrange au sens où l'on perçoit l'autre comme étranger. Même si je crois qu'il est important de continuer à considérer l'autre dans toute sa bizarrerie, dans toute son étrangeté car c'est ce qui fait finalement toute sa singularité, toute son identité. Si Lili, Bazil et Lamarana m'ont amenée à parler d'eux dans cet écrit, c'est bien parce qu'ils sont venus me questionner professionnellement et personnellement aussi. Et combien d'autres encore, sont venus agrémenter, par leurs comportements peu conventionnels, mon quotidien, d'abord d'aide médico-psychologique en Maison d'Accueil Spécialisée, puis d'éducatrice spécialisée en formation dans différents secteurs… Je crois que si j'ai choisi de m'inscrire dans ces métiers d'aide, c'est certainement que, au-delà de ce que je suis venue vérifier de moi chez l'autre, j'aime l’émotion que procurent ces rencontres avec ces gens très spéciaux. Ces vilains petits canards qui ne devraient pas avoir besoin de devenir cygnes pour qu'on les considère. Habitants du monde de l'autisme, de celui de la métaphore, ou de bien d'autres encore, ces personnes ont comme point commun, le besoin d'être accompagnés momentanément ou durablement dans la vie. Nous nous devons de les accompagner pour ce qu'ils sont, et non pas pour ce qu'ils devraient être. Il est donc essentiel de les prendre en compte pour tracer avec eux, ce que sera le chemin à emprunter pour les guider pleinement, ou à minima, vers une existence suffisamment acceptable. « Si l’écoute de l’Autre, tant dans son discours manifeste que dans ses intentions non dites mais espérées, est une attitude essentielle de tout intervenant éducatif, le regard porté sur soi-même est une autre exigence fondamentale. Il est avant tout dépendant d’une disposition d’esprit où l’aidant, sachant que son outil principal demeure sa personnalité, ose s’interroger sur ce qu’il est et sur ce qu’il fait dans sa rencontre avec autrui. »
La communication non verbale et ses limites dans la compréhension
Certes, la communication ne peut pas toujours être idéale, il n’y a pas de réponses toutes faîtes pour une communication de qualité, c’est en fait un équilibre à créer, en un instant donné, avec une personne donné et la personne que nous sommes. Aujourd’hui, je me rends compte que dans l’accompagnement éducatif, peu importe la manière de communiquer, il faut adapter notre communication dans la temporalité pour plus d’efficacité, rechercher un équilibre dans la relation afin de créer un lien de confiance et se questionner constamment sur sa pratique professionnelle afin d’ajuster celle-ci. Comme le dit Carl Rogers « tout être est une île, au sens le plus réel du mot, et il ne peut construire un pont pour communiquer avec d’autres îles que s’il est prêt à être lui-même et s’il lui est permis de l’être »

En tant que stagiaire, j’ai trouvé que les activités proposées dans l’institution et le cadre déjà mis en place ne laissaient pas de possibilités de changements. Normalement, l’activité ne se fait pas à deux voix, en sortant du cadre habituel de l’activité nous avons provoqué chez Sarah une réaction étonnante. En imaginant que ma voix lui ai rappelé une voix familière, Sarah était peut-être dans du transfert. Cela signifie que les sentiments, les pulsions et les désirs qui apparaissent dans un moment présent et par rapport à une personne déterminée, ne peuvent être expliqués d’après les aspects réels de cette relation mais, en revanche en les référant au passé. Sarah est dans un mode de communication non verbal, il est difficile de pouvoir échanger avec elle sur ce qu’elle ressent vraiment et la difficulté majeure est d’interpréter trop vite. La communication non verbale se définit par le fait d’envoyer et de recevoir des messages sans passer par la parole, elle est basée sur la compréhension des signes non exprimés verbalement (gestes, mimiques, vocalises, expressions du visage, postures….).
Durant mon parcours de formation d'éducatrice spécialisée, j'ai souhaité pouvoir expérimenter le travail éducatif dans champs d'intervention variés et auprès de publics différents nous pouvons être amenés à côtoyer tout le long de notre carrière. C'est pour cette raison que j'ai choisi d'effectuer mon premier stage au sein d'un Service d'Accompagnement à la Vie Sociale. Ce stage, était dans la continuité d'une expérience professionnelle d'éducatrice dans un Institut Médico-Educatif auprès d'un public adolescent âgés de 12 à 18 ans présentant une déficience mentale légère et des troubles du comportement associés. Avec ses deux expériences j'ai pu appréhender le champ du handicap et le travail d'un éducateur auprès d'un public adolescent et adulte. Mon second stage dit à responsabilités s'est déroulé dans le champ de la protection de l'enfance. Ma plus grande crainte était le travail auprès des parents car je ne savais pas comment j'allais pouvoir être légitime dans mon action alors que je n'étais pas parent moi-même. Ce stage m'a fait progresser professionnellement et prendre de l'assurance au niveau personnel. J'ai commencé à prendre conscience du travail d'un éducateur spécialisé et j'ai été confortée dans mes compétences professionnelles. Pour mon dernier stage, je voulais me rendre compte en pratique du champ de la réinsertion sociale. Je me suis ainsi dirigée vers un Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale. Lors de cette expérience j'ai pu mettre en oeuvre les compétences acquises, mon assurance et faire vivre la professionnelle que je devenais auprès d'un public en situation d'exclusion. Dans ce document, je vais tenter d'apporter, au travers de cinq situations rencontrées en stage, un éclairage sur les différents critères qui composent l'accompagnement social et éducatif spécialisé. Avant de montrer ma pratique, je définirai dans une première partie les trois contextes d'intervention. La dernière partie fera l'objet d'une réflexion portant sur la place des entretiens dans l'accompagnement des personnes.
Analyser sa pratique, mettre du sens sur ses actions, voici un des objectifs que vise cet écrit sur l'élaboration de la pratique professionnelle. Le métier d'éducateur spécialisé ne saurait se résumer aux notions de bon sens, d'intuition. Ainsi, même si ces dernières font partie intégrante de la pratique, elles doivent faire l'objet d'une réflexion plus aboutie et d'une théorisation afin d'en saisir les enjeux. J'ai effectué mon stage de deuxième année de formation en Centre de Soins, d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA). Cette structure accueille, de manière anonyme et gratuite, toute personne en difficulté avec sa consommation de substances psychoactives (licites ou illicites) ou souffrant d'une addiction sans substance. En premier lieu, il m'apparaît nécessaire de souligner que les conduites addictives bouleversent radicalement le rapport aux temps des individus et de ce fait leur rapport au monde qui les entoure. Tout d'abord les consommations influent sur le rythme de l'individu en modifiant le rythme naturel biologique, notamment au niveau du sommeil et de la faim. Ensuite, les substances psychoactives modifient également l'inscription dans la temporalité, c'est le temps des psychotropes ( distorsion du temps, décalage temporel). Ce temps des psychotropes correspond pour un consommateur occasionnel à l'instant de l'effet du produit mais pour les individus entrés dans la dépendance, il s'ancre profondément et infiltre tout le temps du sujet l'empêchant de s'inscrire dans une temporalité partagée par d'autre, celle que l'on peut dire « sociale ». Dans cet écrit, je présenterai la situation d'une jeune fille rencontrée au centre de soin et dont l'accompagnement socio-éducatif m'a posé quelques difficultés notamment au niveau de la temporalité. Dans un premier temps, je présenterai le contexte d'intervention et ferai une rapide description de la situation dans laquelle j'ai été amenée à rencontrer Sacha. La deuxième partie de cet écrit sera consacrée à la présentation de mes difficultés ; il s'agira de mettre en lumière les différents questionnements qui m'ont amenés à une question plus large, à savoir : comment aider une personne de se réinscrire dans une temporalité commune ? Enfin, je tenterai d'analyser ce que j'ai pu mettre en place dans ma pratique pour répondre , sans doute de manière partielle, à cette question.
Le dossier de pratiques professionnelles est un dossier évaluant mes capacités et mes compétences en terme d’accompagnement social et éducatif spécialisé. Un domaine de compétences, axé sur le rapport entre soi et l’autre. En tant qu’éducateur spécialisé, notre premier objectif étant d’instaurer une relation, il semble important d’aller à la rencontre de l’autre. Ce pas en avant nécessaire, pour ensuite avancer ensemble. Pour se faire, je me suis donc attaché, tout au long de ce parcours de formation, à apprendre, mettre en pratique ces connaissances, afin d’acquérir des savoirs et savoir-faire de l’éducateur. Aussi, dans ce métier de la relation, je crois qu’avant toute chose, le premier outil de l’éducateur c’est soi-même. En ce sens, je dirais avoir beaucoup appris de moi, sur mes capacités, sur mes limites, sur mes représentations, durant ces trois années. À travers cet écrit, je souhaite donc, aujourd’hui, vous permettre de comprendre qui je suis, en tant que futur éducateur spécialisé. Une identité professionnelle autant que personnelle, car elle s’est évidemment construite à partir d’aller retour entre la théorie et la pratique, mais elle est aussi issue de mon caractère, de mes valeurs, de mes aspirations.

Dans cette mise en pratique du métier d’éducateur spécialisé, j’ai donc réalisé trois stages, dans des établissements et des institutions très différents. D’abord, au Foyer d’Accueil Médicalisé « La Maison des Fontaines » de B auprès de personnes adultes en situation de handicap. Ensuite, à l’Unité Temps Plein pour Enfants et Adolescents « Terre et Mer », auprès d’enfants et d’adolescents de 10 à 18 ans, dans le domaine de la pédopsychiatrie. Puis, pour terminer, un stage de 30 semaines, soit environ un an, au Service Enfance Famille de la Maison Du Département de L, une première expérience dans la Protection de l’Enfance. Dans l’écrit proposé aujourd’hui, j’ai fait le choix de m’arrêter plus précisément sur deux situations vécues sur mon dernier terrain de stage. Pour cela, et afin de mieux comprendre ces deux situations, je retracerai brièvement, le contexte, le cadre règlementaire et juridique de mon intervention. Ensuite, j’aborderai ces deux situations, en essayant de les mettre en lien avec d’autres expériences vécues sur le terrain durant ma formation. Une observation des faits, suivie d’une analyse pour rendre compte de mon implication et de mon positionnement professionnel au terme de ces trois années. Pour conclure, je vous ferai part de ce que je retiens aujourd’hui pour demain.
Afin de montrer la place du Service d'Accompagnement à la Vie Active au sein de la structure et le relais qui est fait entre les équipes, j'ai choisi de vous présenter la situation de Yannis. Selon moi, faire relais entre les équipes c'est transmettre les informations concernant la personne accueillie d'une équipe à une autre. Cela permet à la nouvelle équipe qui va suivre la personne de proposer un accompagnement en cohérence avec le travaille déjà commencé. Yannis est un jeune de 17 ans accueilli à l'ITEP depuis trois ans. Cette année, il est interne dans un pavillon qui accompagne principalement les garçons les plus âgés. Du fait de son absentéisme et de son désinvestissement sur la structure, les éducateurs ont décidé qu'il resterait chez lui durant un mois afin de faire des recherches de stage. Une fois cette période finie, le jeune revient à l'ITEP pensant réintégrer le pavillon d'internat. Cependant, une fois arrivé, le chef de service le croise et lui explique que dorénavant il ne serait plus suivis en internat mais au SAVA. L'éducatrice du SAVA arrivant sur la structure vers 10 heures rencontre le chef de service et le jeune en train de discuter. Le chef de service interpelle l'éducatrice et l'informe de la venue de Yannis au SAVA. Cette dernière n'étant pas non plus au courant décide de faire un premier entretien avec le jeune auquel j’assiste. Le jeune est très remonté contre la direction et nous dit ne pas se sentir concerné par les décisions qui sont prises pour lui. Nous décidons ensuite de contacter par téléphone les éducateurs de l'internat afin d'avoir davantage d'information sur la décision et la situation du jeune. Nous leur proposons de se rencontrer pour échanger sur la nouvelle prise en charge. Il a était assez difficile de trouver un temps commun du fait des différences d'horaires entre les éducateurs d'internat et l'éducatrice du SAVA. Nous avons pu fixer une date une semaine plus tard. Durant cette «réunion», nous avons pu échanger sur la situation du jeune et le travail déjà engagé avec lui sur son parcours scolaire et professionnel.
J'ai choisi le temps du repas du midi car je considère qu’il s’agit de l’un des moments clés de la vie quotidienne dans cet établissent. En effet, pour des personnes en situation de handicap, le temps est parfois une notion difficile a appréhender et les temps clés du quotidien constituent dans ces cas la des repères journaliers indispensables. Parmi ces temps clés figure le repas de midi, qui, servant à bien plus qu’a assouvir un besoin physiologique primaire, se nourrir, est aussi un moment privilégié de plaisir et de convivialité. Le repas constitue un repère pour les résidents. Il détermine l’espace et le temps et constitue une étape qui rythme leur journée. Selon la pyramide de Maslow, s’alimenter est un besoin fondamental pour l’être humain. L’alimentation est le domaine de tout ce qui se rapporte à la nourriture permettant à un organisme vivant de fonctionner. Elle est la base de notre santé. Mais aussi et surtout, le repas reste un plaisir du gout, un moment convivial à partager en famille ou entre amis. Ce moment est particulièrement important dans l’ « E.S.A.T.-Foyer Les dolmens ». Cela parce que c’est le seul moment de la journée ou toutes les personnes accueillies, qu’il s’agisse des travailleurs handicapés, des P.H.M.V. (Personnes Handicapées Mentales Vieillissantes), ou des temps partiels sont présentes en même temps. Cet état de fait est évidemment voulu, puisque les infrastructures peuvent permettre de prendre les repas sur chaque site comme c’est le cas les soirs. En effet les repas du soir sont amenés par le personnel de cuisine sur chaque site (« Maison Fleurie », « Caselles », Appartements) Le fait de prendre les repas du midi sur le site de l’ « Hôtel » avec l’ensemble des personnes accueillies de l’E.S.A.T. est donc un choix délibéré de l’établissement et non pas seulement un choix pratique. J’y vois personnellement plusieurs raisons :
Laurie1 est âgée de 16 ans. Déscolarisée depuis plusieurs mois et sans activité, elle a intégré l'UEAJ en septembre 2014. La demande d'orientation a été faite par son éducateur de milieu ouvert pour la sortir du cadre familial et la remobiliser en termes d'insertion professionnelle. La dernière classe fréquentée par Laurie lui a permis de faire des stages découverte en pâtisserie, et elle annonce lors de son admission à l'UEAJ souhaiter continuer dans cette voie. Un module insertion professionnelle est mis en place à l'UEAJ afin de faciliter l'orientation professionnelle des jeunes accueillis. Ce module se compose en 3 parties, qui se superposent et s'imbriquent, et s'adaptent en terme de chronologie en fonction du parcours du jeune: - Un atelier mené par Monique, éducatrice PJJ, qui consiste à travailler en individuel avec l'adolescent concerné sur ses qualités, ses compétences, ses appétences afin de déterminer de façon large les domaines professionnels dans lesquels le jeune peut s'orienter. Ayant créé des contacts privilégiés avec des employeurs du territoire grâce à son ancienneté, elle oriente les jeunes sur des terrains professionnels pour y faire des stages découverte. - Des rencontres avec une conseillère de la Mission Locale des Jeunes (MLJ) qui intervient sur la structure deux demi-journées par mois pour des entretiens individuels, et une fois par trimestre en atelier collectif. Cette intervention est originaire d'un partenariat départemental entre la MLJ et la PJJ. - Un atelier de démarches professionnelles par l'informatique, que je mène depuis le mois de septembre, pendant lequel j'accompagne le jeune de façon individuelle sur toutes les démarches concernant l'insertion professionnelle qui se font par le biais informatique (rédaction du curriculum vitae (CV), recherche d'emploi par internet, recherches d'informations sur les métiers et formations, inscription à Pôle Emploi…)
À travers la mise en application de ce projet durant mon stage en MECS, j’ai pu distinguer la différence entre les partenaires et les réseaux. J’ai pu mener une réflexion sur l’interculturalité, et l’immigration en France et observer à quel point cela pouvait être un atout et une richesse pour des jeunes d’origines différentes. Avant de débuter mon stage en Maison d'Enfants à Caractère Social, je n’avais jamais effectué de travail en partenariat de manière concrète. La pratique de ces quelques mois d’accompagnement, la conception puis la réalisation du projet m’ont permis de développer des qualités professionnelles dont je ne me croyais pas capable auparavant. Cela m’a aidé à prendre en maturité et confiance en moi. J’ai pu découvrir et m’adapter au fonctionnement de la structure qui m’avait accueillie. Apporter mes idées et mon point de vue pour ce projet. Tout en ayant conscience de ma posture de stagiaire éducatrice spécialisée, j'ai su trouver ma place auprès de l'équipe éducative. Cela a été un point bénéfique tout au long de mon stage. De plus j’ai pu comprendre que dans les établissements il existait des difficultés liées aux restrictions budgétaires. J'ai été soulagé de pouvoir assister à la réalisation du projet, j'ai ressenti beaucoup de satisfaction ce jour-là. Le projet « foyer Jean Zay en fête » a été une réussite, les jeunes étaient épanouis, et fières d'eux-mêmes pour avoir été acteurs dans le projet. Le projet a tellement eu du succès auprès des jeunes et des invités, c’est pourquoi l’équipe éducative a décidé de renouveler l’action à chaque fin d’année.

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