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Educateur spécialisé

L'éducateur spécialisé est un travailleur social qui participe à l'éducation d'enfants et d'adolescents dits inadaptés. Il soutient aussi des adultes présentant des déficiences physiques et/ou psychiques pour les aider à retrouver de l'autonomie.

Pour ceux qui ont le silence entre les oreilles

Pour ceux qui ont le silence entre les oreilles

1 L'enfant n'est "ni une erreur à rectifier " ni un objet qui permettrait d'expérimenter, d'affiner un certain, nombre de techniques. L'éducateur n'est pas un chercheur un technicien < même si c'est de la relation >. il est avant cela un homme, une femme qui sert l'enfant en difficulté pour l'aider à grandir ; c'est ce pourquoi on le paye. Une étude clinique de l'oreille, un inventaire des méthodes de rééducation aujourd'hui en vigueur, avec l'enfant pour toile de fond, donnerait certes une vision panoramique de ce qu'est la déficience auditive, mais occulterait en revanche la dimension éducative dont voudrait rendre compte ce mémoire. 2 L'enthousiasme de l'éducateur nuit quelquefois à la qualité de son travail; il adopte sans réserve les idées en cours ou improvise s'il ne peut se référer à aucune théorie. ce sont ses collègues, l'auto-évaluation, les réflexions de groupe, son expérience antérieure qui permettront à l'éducateur de recentrer son travail. Je n'ai pas échappé à cette règle et il m'a fallu bientôt: comprendre ce que vit un enfant en difficulté de langage, apprendre à mesurer le désarroi des parents confrontés brutalement au handicap de leur enfant; maîtriser les outils dont nous disposons, pour réduire le handicap et résoudre des problèmes d'homme. En partant de ces considérations d'ordre général, ce mémoire voudrait retracer une à une les étapes que l'enfant déficient auditif profond devra franchir dans la lente et progressive ascension qui le mènera du silence à la parole; parallèlement il rendra compte des outils dont l'éducateur dispose et des moyens qu'il utilise et s'approprie pour aider cet enfant à accomplir cette " procession hors de lui-même" 3 Rimbaud colorie les voyelles, Bachelard confère aux mots le pouvoir de rêver, les linguistes analysent la structure des phrases, moi j'écris, je parle, je cherche le mot juste, le mot qui exprimera avec précision ce que je voudrais dire, je souhaite qu'on me comprenne, qu'il y ait entre ma pensée et la phrase parlée une adéquation parfaite, que le mot soit réalité, le mot outil de communication, outil de connaissance et de pouvoir, grâce auquel je me suis structuré, le mot qui m'ouvre encore aujourd'hui des horizons illimités; pourtant un simple hasard géographique m'a rendu définitivement prisonnier de la langue de ma mère. Enfant, je croyais à la magie et j'aspirais au bilinguisme, ne sachant pas que bientôt j'apprendrais l'anglais je cherchais des solutions à ma portée et je pensais que le Saint-Esprit m'apporterait une aide secourable car il est écrit: " - ils virent apparaître des langues qu'on dirait de feu, elles se divisaient et il s'en posa une sur chacun d'eux ..... Ils commencèrent à parler en d'autres langues selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer.... La foule fut bouleversée car chacun les entendait parler sa propre langue . Act Apôtres 2,4,6 Sans doute par manque de foi ou de conviction, je n'ai pu encore réussir l'exercice; je ne serai jamais polyglotte: cruelle désillusion. 4 Si la parole prend sa source dans les tréfonds de l'être, affluer vers les autres est son destin. Elle est la substance sonore de la collectivité. En présence de l'enfant sourd profond, l'éducateur entend sa propre respiration, prend conscience de là où est son centre, est enclin au monologue; lorsque l'éducateur parle, sa voix sans écho, inutile, dérisoire, résonne, s'amplifie et lui revient en boomerang, sa parole irrecevable parce que non perdue s'ajoute au silence travaille avec des enfants malentendants qui souffrent de ne pouvoir parler, se faire entendre, se faire comprendre, aussi j'aspire à reconstruire avec eux, pour eux et pour nous, une tour de Babel où le langage enfin commun ne fera plus obstacle à la communication. 1)LA BLESSURE NARCISSIQUE a) Calliope et Terpsichore: Voilà déjà six semaines que le petit être grandit dans la tiédeur salée du liquide amniotique. Calliope, la femme qui le porte, qui le protège, écoute la 9° symphonie de Beethoven; les vibrations acoustiques ajoutent à l'espace une dimension sonore, la musique se prolonge, se ramifie jusque dans le nid utérin, s'infiltre au coeur du patrimoine génétique de celui qui n'est pas encore né. Le foetus tressaille, son rythme cardiaque se modifie, il écoute, il apprend déjà à mémoriser la voix maternelle, cette voix que dès la naissance il saura parmi d'autres identifier. Terpsichore elle aussi, attend un enfant, son ventre courbe l'espace, la membrane qui la sépare du petit être est fine, frêle, perméable aux sensations kinesthésiques, le foetus peut se mouvoir dans l'apesanteur relative du liquide amniotique, il se déplace, remue, se love. Quelquefois sa mère se plait à le guider de la main; de chaque côté du ventre, on joue tendrement à Colin Maillard : ébauche d'un dialogue corporel. Aujourd'hui l'enfant de Terpsichore est né. Elle lui parle: " je chante la berceuse, je trouve les mots, leur tendresse pour te donner ma voix à téter, pour que repu tu t'endormes." L'enfant sourit, babille, il a poussé son premier cri et Terpsichore le cajole, le palpe, compte et recompte les petits doigts qui remuent, s'agrippent, elle cherche un peu anxieuse la moindre imperfection, la moindre rougeur qu'elle n'aurait pas décelées sur la peau de son enfant, mais le bébé est beau, et il lui sourit. Terpsichore achète et choisit des jouets, des peluches, des boites à musique pour l'endormir. Elle rythme le temps et investit l'espace. Dans la chambre de l'enfant s'entremêlent les couleurs, s'accumulent et se superposent des formes comme autant de strates qui reflèteraient la tendresse maternelle. Quand bébé s'endort, pour ne pas le réveiller, Terpsichore se fait légère et quitte la chambre sur la pointe des pieds; quand à corps et à cris, bébé réclame, Terpsichore sait qu'il faut le changer ou bien encore préparer, doser dans le biberon la farine et le lait; la mère parle à son enfant, joue avec lui, débauche de gestes, orgie vocale, sourires gloutons. Une assiette cassée, le réveil qui sonne, un coup de téléphone, il n'a fallu que quelques sons de trop pour que l'enfant de Terpsichore passe dans le clan des "anormaux". Bébé avait six mois quand sa mère a brusquement vieilli.

Catégorie: Mémoire Educateur spécialisé
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Quels sont les facteurs qui amènent des hommes à travailler dans un domaine féminin comme l’éducation de la petite enfance

Mémoire dans le cadre du Bachelor d'éducateur spécialisé. Propose une recherche sur l'influence du vécu de l'individu masculin dans son orientation vers une profession dite "féminine"

A Genève, la formation d’EJE n’est assurée par une Ecole professionnelle que depuis 1995.

Ceci représente 20 ans de retard, par rapport à la France (1973) et le canton de Vaud (Lausanne, 1975). Les EJE, jusque-là, tantôt dénommées : nourrices, gardeuses, jardinières d’enfants, berceuses ou femmes de service, accèdent à une reconnaissance académique, professionnelle et salariale. Ces changements auraient dû faciliter l’intégration de la gent masculine dans les IPE, mais ils n’ont eu qu’un impact relatif, puisque depuis la création d diplôme d’Etat, le pourcentage d’éducateurs masculins s’est maintenu autour des 5% (pour Genève et Lausanne) et de 1% (pour la Suisse et la France). Il semblerait que l’éducation du petit enfant continue d’être « une histoire de femme », tant dans les faits (confirmés par les statistiques) que dans les esprits (attestés par les études faites sur l’orientation des adolescents). J’ai donc décidé de m’intéresser aux facteurs qui ont pu amener quelques
hommes à devenir EJE, à l’aide de témoignages, d’apports théoriques et d’analyses.

Je peux dès lors annoncer que mon étude est clairement influencée par une approche constructiviste de l’humain. Même si je ne nie pas que l’humain possède certaines caractéristiques innées, je suis convaincu qu’en grande partie, il est le produit de la construction de son environnement.

Dans cet exercice, tout d’abord, je définirai le champ, les objectifs, ainsi que les limites de ma recherche. En complément, j’exposerai mes motivations à traiter ce sujet et je terminerai en présentant la problématique de mon sujet de mémoire.

Vulnérabilité et représentations. Quelle articulation dans les pratiques éducatives?

Durant ces trois années de formation j’aurai eu l’occasion de voir les familles des deux côtés du miroir. En effet, mes deux premiers stages se sont effectués l’un en Institut de Rééducation et l’autre en Centre de Rééducation Fonctionnelle. Les deux populations accueillies dans ces établissements, très différentes et touchées par des problématiques très opposées, m’ont permis de travailler en priorité avec les enfants. Je me suis forgée des représentations concernant les parents de ces enfants. Ces représentations n’étaient nullement fondées sur la réalité, il s’agissait de ce que je pouvais imaginer de ces parents en fonction des enfants que j’avais en face de moi quotidiennement. Durant ces deux fois trois mois de stage, je n’ai eu que très rarement affaire aux parents, si ce n’est les vendredis et les dimanches soirs pour le départ et le retour des enfants. C’est dire si mes représentations étaient uniquement fondées sur mes propres fantasmes. Ces parents ne pouvaient être que de « mauvais » parents pour infliger « tant de choses » à leurs enfants. Lors de mon troisième stage, stage de neuf mois, j’ai eu l’occasion de travailler au plus près des parents. J’ai en effet, effectué ce stage dans un service d’Action Educative en Milieu Ouvert. C’est là que j’ai pu voir les parents, les familles de l’autre côté du miroir. J’ai débuté ce stage avec les représentations que je m’étais faites durant les deux premiers stages.

De ce fait, je suis restée en retrait pendant un certain temps, ne me laissant pas aller à écouter les sentiments que je pouvais ressentir face à ces parents qui étaient « forcément mauvais ». Puis, petit à petit j’ai dû me rendre à l’évidence, ces parents ne sont pas « seulement mauvais », ils ne commettent pas d’actes forcément gratuits envers leurs enfants, simplement, ils sont au moins autant que leurs enfants en souffrance. J’ai, de ce fait, sensiblement, au fil du temps, nuancé ma façon de voir les familles, et je me suis laissée aller à écouter ce que je ressentais face à des personnes souvent en grande difficulté mais pourtant terriblement humaines. Après quelques mois de stage je me suis interrogée sur le fait que j’ai découvert ces familles sous un autre jour car j’ai eu l’occasion de travailler auprès d’elles. Mais qu’en aurait-il été si je n’avais pas eu cette opportunité ? C’est pour cette raison que j’ai commencé à m’intéresser aux différentes représentations que peuvent avoir les personnes qui interviennent auprès de ces familles que l’on dit « vulnérables » du simple fait de l’intervention du social auprès d’elles. J’ai en effet constaté que travailler en partenariat avec les différents acteurs sociaux qui peuvent être amenés à intervenir dans les familles (et ils peuvent parfois être nombreux) n’est pas toujours facile, car nous intervenons tous avec nos propres représentations de la famille idéale. Viennent s’ajouter à ces représentations les normes sociales qui elles aussi imprègnent les acteurs sociaux et interviennent dans leur pratique.

 

Réflexion autour du concept d'autorité

Dans le cadre de ma licence, l'opportunité m'est offerte de traiter l'un des sujets qui depuis toujours a été pour moi source de questionnement, pour ne pas dire de mystère. En effet, la question de l'autorité, sous toutes ces formes, collective, mais également individuelle revêt à mon sens un caractère égnimatique : Pourquoi obéit-on ?

L'éthique : une ligne d'action pour l'éducateur

Ce n’est pas par hasard mais bien volontairement que je me suis tournée un jour vers l’éducation spécialisée. J’avais commencé par étudier les Lettres Modernes dans l’optique de devenir professeur des écoles, de préférence en classe maternelle. Depuis toujours, la littérature était mon domaine de prédilection. Mes premières expériences de travail, dans l’animation auprès d’enfants l’été, me poussaient également vers l’enseignement car le BAFA est pris en compte dans les dossiers de candidature pour l’entrée en IUFM et nombre de mes collègues animateurs étaient dans le même cas que moi.

Mais peu à peu, j’ai commencé à me questionner sur ma motivation. En effet, je ne mettais pas beaucoup d’obstination à réussir le CRPE et j’avais une idée tout à fait précise de ce qui me plaisait dans ce métier : l’aspect relationnel et éducatif du métier d’enseignant. Je n’avais aucun intérêt particulier pour les disciplines à enseigner mais bien plutôt pour la socialisation que permet notamment l’école en tant qu’institution. C’est pourquoi j’ai pensé à une réorientation.

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