La recherche sur laquelle je propose de travailler est autour d’une situation vécue lors de mon stage en ITEP. L’Institut Thérapeutique Educatif et Pédagogique, dans sa définition la plus simple est une école spécialisé accueillant des enfants ayant des troubles du comportement. Cela faisait à peu près un mois et demi que le stage avait débuté, je commençais à prendre mes marques, à connaître les enfants, et eux aussi commençaient à me connaître.
Une des premières impressions spectaculaires que j’ai eu en arrivant, c’était les comportements parfois violents de certains éducateurs. L’équipe éducative avec laquelle je travaillais se composait d’un éducateur spécialisé, mon référent, d’une monitrice éducatrice et d’un éducateur sportif. Les violences constatées venaient essentiellement d’un des éducateur homme. J’entends par violence des comportements que je jugeais impressionnants par la voix, par les coups donnés aux murs, puis par des mouvements brusques vis-à-vis des enfants.
Ces réactions se faisaient en réponses à des provocations de la part de certains enfants, démontrant eux aussi des comportements très violents lors de crises. Beaucoup de ces moments se déroulaient le soir, lorsque les enfants étaient dans leur chambre, en attendant de se coucher. Je regardais le couloir vide dans ces moments, nous pouvions seulement entendre les cris de l’éducateur et de l’enfant en crise. Puis suivaient les cris des autres enfants cherchant le calme, et insultant celui qui échange avec l’éducateur. Le couloir vide prenait une dimension bien étrange. Dans mon imagination, ce couloir et ces cris correspondait tout à fait à l’idée que je me faisais d’un asile…
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Peut-être ai-je démontré ce que j’étais capable, ce qui lui a permit de trouver un cadre qui le rassurait ?
Le jeu dans lequel Daniel m’a fait jouer, était un jeu dans lequel il avait l’habitude d’évoluer. Ce qui nous renvoie à la question de l’effet miroir de l’institution, un enfant qui entre dans un centre où les éducateurs ont les mêmes comportements que les enfants accueillis, ne va-t-il pas reproduire ce qui est plus ou moins institué ? Notre posture ne devrait-elle pas « casser » cet effet pour donner aux enfants une autre façon de se développer ? C’est le problème le plus évident qui découle de cet événement. Je m’en suis voulu d’en être arrivé à cet acte. Ceci sans avoir pu trouvé une autre parade, un autre jeu que celle qui est la plus évidente institutionnellement. Mais comment faire pour sentir la limite de ses réactions et ne pas avoir recours systématiquement à un pouvoir physique ?
Cette situation ma effectivement fait prendre conscience d’une fragilité. Le risque de recourir à la violence afin de me rétablir dans mon autorité.
Catégorie: | Etude psycho-pédagogique Educateur spécialisé |
Type de fichier: | application/pdf |
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