A mon arrivée au Centre éducatif fermé, j’ai pu constater que le principal enjeu pour ces jeunes était leur insertion socio professionnelle souvent gage de véritable démarche à démontrer au magistrat chargé de leur dossier. Pour certains, c’est une porte de sortie, trouver un emploi, une formation est indispensable à leur liberté. J’ai pu dans ce cadre les accompagner au sein d’atelier « démarche emploi », « leur désir de » est vite balayer par les difficultés rencontrées. Cette problématique amène tensions et frustrations avec mésestime de soi et renvoie aux professionnels les difficultés du métier liées à une adaptation permanente et forcée face à une réalité changeante, une adaptation faîte de tâtonnements, d’expérimentations, d’échecs mais le tout baigné d’une réflexion et d’une réelle motivation de cette équipe.
C’est l’intérêt que je porte à la question de l’insertion sociale et professionnelle des jeunes en difficulté qui a motivé mon choix de cette thématique. L’intérêt que je porte à ce sujet trouve probablement son origine dans mon propre souvenir d’adolescente en quête d’une identité sociale et professionnelle. J’ai encore en mémoire l’injonction qui m’était faite de trouver une place dans la société, d’aller travailler, de devoir assumer mes responsabilités, autant de discours qui me paraissaient alors d’une grande « étrangeté ».