Le but premier de l’école maternelle est de préparer les enfants à l’entrée en cours préparatoire. Ainsi, pré-apprentissage du calcul, du graphisme, de la lecture, de la vie en collectivité sont de rigueur, ce qui permet aussi une socialisation. Entre tous ces apprentissages dirigés, la place laissée au jeu est minime. A l’école maternelle George Sand, les moments où les enfants peuvent jouer sont comptés : à l’accueil, le matin de 8h à 8h30 et pendant les temps de récréation. Ainsi, pendant ces petits moments de jeux totalement libres, les enfants laissent libre cours à leur imagination.
Par le jeu, ils s’expriment, créent, ils sont acteurs. Le jeu permet à l’enfant de se découvrir et d’exprimer ses émotions. Dans les classes, ils ont à leur disposition des jeux qu’ils peuvent exploiter à leurs convenances. Sans toujours connaître les véritables règles du jeu, les enfants conviennent d’une manière de jouer qui les satisfont. J’ai par exemple pu observer pendant l’accueil du matin Karine (3 ans ½), Ambre (3 ans ½) et Manon (4 ans) jouer au docteur en utilisant des ustensiles de cuisine qui servaient à « couper », « coudre », « panser ».
Dans la cour, j’ai également pu observer plusieurs fois des groupes d’enfants jouant au dentiste, à la maquilleuse, coiffeuse ou encore à la maîtresse d’école et ceci, en laissant libre cours à leur créativité en utilisant souvent des objets de la nature (feuille, herbe, pétale, bout de bois…). Pendant l’accueil, j’ai noté que les enfants investissent aussi très souvent le coin cuisine pour « faire semblant » d’être papa-maman, ou encore le coin livre où ils racontent des histoires à d’autres enfants. Lors de ces jeux de « faire semblant », je n’ai fait aucune distinction de sexe car les garçons jouaient aussi bien à la poupée ou au coin cuisine que les filles.