
Kévin ne se joignait pas au groupe, et ne voulait pas participer aux activités proposées. Les jours suivants, il a tenté de faire des fugues, il a été jusqu’à prendre un couteau pendant le repas qu’il s’est mis sous la gorge en me disant que s’il ne rentrait pas chez lui le plus vite possible, il se taillerait la gorge. En discutant avec lui, Kévin m’explique qu’il n’arrive pas à se séparer de sa maman, qu’il souffre d’être loin d’elle, et qu’il savait qu’elle en souffrait autant que lui, son papa lui disait à chaque départ, sur un ton ironique : « ta mère va encore pleurer toute la semaine ». J’ai vu Kévin pleurer chaque jour qui passait et ayant l’habitude de travailler dans des centres de vacances avec hébergement, j’ai su faire la distinction entre les pleurs d’un enfant qui a un léger coup de blues (car ses parents lui manquent) et la douleur de Kévin.
J’ai parlé de Kévin, de son père mais pas de sa mère. Comment sa mère pouvait-elle vivre la situation de son coté ? Les récits exposés par les uns et les autres témoignaient que la mère vivait très mal la situation.
De quelle manière une mère qui vit une relation fusionnelle avec son enfant puisse arriver à le laisser grandir en se séparant de lui ?
Que se passe t-il pour une femme lorsqu’elle devient mère ? Est-ce que l’instinct maternel existe-t-il vraiment ? Qu’est ce qu’une bonne mère ?