Au cours de ces différentes rencontres, une question a émergé : Comment juger selon les lois de la société, les actes d’un homme qui se positionne en marge de celle-ci, qui ne se reconnaît plus dans ces rouages, ces normes ?
Ainsi, j’ai fait le choix de centrer ce travail sur une population précise que sont les personnes SDF en les confrontant à un mode de vie particulier qu’est la détention au sein d’une Maison d’Arrêt. En effet, la situation de cet établissement est la plus difficile du parc pénitentiaire français. J’ai opté pour ce lieu précis de détention car c’est là que se retrouvent fréquemment les personnes SDF. J’ai également rencontré l’aumônier J-P Raspail qui intervient au sein de la Maison d’Arrêt de Perrache à Lyon, auprès des personnes les plus démunies et qui a eu la gentillesse de m’expliquer en quoi consistait son métier. Au sein de la première partie, je présenterai les conditions de vie des personnes SDF au sein d’une Maison d’Arrêt. J’étudierai les effets que peuvent entraîner cette détention particulière sur l’objectif de réinsertion sociale des détenus au cours de la seconde partie.
A l’aide des différents entretiens menés auprès des personnes SDF ayant été incarcérées et de l’aumônier Mr Raspail J-P., j’ai constaté que la peine privative de liberté remplissait de nombreuses fonctions. Je suis consciente de n’avoir pas pu traiter de tous les aspects de la détention en Maison d’Arrêt française. Je ne prétends pas avoir établi un rapport exclusif des conditions de détention au sein de ce régime carcéral particulier puisque je me suis concentrée uniquement sur le cas des personnes indigentes et notamment les hommes du fait de mon matériel clinique. Cependant, cet aspect reflète bien la population carcérale puisque les hommes y sont représentés à 96%.
Au sein de la première hypothèse, qui constitue en une plongée dans le monde carcéral et plus précisément au sein des Maisons d’Arrêt, nous avons vu que les conditions d’accès à la prison sont profondément inégalitaires. En effet, le motif de l’incarcération n’est pas la seule cause de l’entrée en prison