Durant ma deuxième année de formation au métier d’éducateur spécialisé par la voie de l’apprentissage, j’ai effectué mon deuxième stage court en Belgique, plus particulièrement à Bruxelles, dans le cadre du parcours « Educ-Europe », dans une association accueillant personnes en situation de prostitution.
Avec l’équipe, nous nous sommes beaucoup interrogées sur le fait que les femmes puissent elles même prendre en charge leur protection contre les MST (Maladie Sexuellement Transmissibles) ainsi que leur contraception. En effet il arrive encore aujourd’hui que certains clients refusent d’utiliser le préservatif masculin durant les rapports sexuels. Certains sont même prêts à payer plus les femmes prostituées si elles acceptent. Les femmes qui se trouvent bien souvent dans des situations économiques précaires adoptent deux sortes d’attitudes face au refus du client d’utiliser un préservatif. La première étant de dire qu’elles ne vont pas risquer leur vie pour une modique somme d’argent. La deuxième étant d’accepter ne pouvant pas toujours faire autrement au vue de leur situation économique. C’est cette seconde attitude qui nous a vraiment interpellée en tant qu’équipe.
La prostitution cumule et peut exposer l’ensemble des comportements à risques dans la transmission des MST : rapports pas toujours protégés, multiplication des partenaires, rapports anaux…etc.
Les conditions de vie précaire des femmes que nous accompagnons sont souvent un obstacle à la mise en place d’une prévention efficace. Le dépistage et l’éducation à la santé étant les objectifs primordiaux de l’association, il nous a donc semblé primordial qu’elles puissent gérer elles seules leur protection et contraception, et qu’elles ne se mettent pas en danger pour de l’argent supplémentaire. Le travail de l’association s’est donc basé sur la rencontre et l’écoute des personnes prostituées. Ces rencontres répétées au fil de la semaine ont permis d’amorcer un dialogue avec les femmes sur le préservatif féminin. C’est grâce au travail en équipe pluridisciplinaire, nous avons pu mener à bien notre intervention.