La structure dans laquelle je travaille accueille des toxicomanes âgés de 18 à 25 ans dans un cadre familial, au sein d’une construction moderne située au bord de la forêt, à l’écart d’un village déjà isolé.
Ces jeunes, venus là pour rompre avec le produit et travailler sur leur identité au regard de leur problématique, se retrouvent dans un lieu souvent perçu comme enfermant, de par sa situation géographique et par manque de contacts avec l’extérieur.
Cet endroit peut aussi être perçu comme hostile, du moins d’emblée, mais incite souvent, par la suite, au cocooning ; il est alors investi à la manière d’un foyer bien que nous nous défendions de cet état de fait.
L’isolement géographique de l’établissement se justifie car il permet une rupture efficace et une prise de recul aux personnes dépendantes séjournant dans le centre de soins. Elles sont loin de leur région d’origine et pour une période initiale de six mois.
Bien que positif de ce point de vue, l’isolement ne favorise pas les démarches d’insertion sociale.
Toujours est-il que nous sommes actuellement dans une période riche en rebondissements :
Le directeur de la structure nous quitte, le chef de service « pète les plombs ».
Je crois vraiment que là va se tourner une page dans l’histoire de la structure tellement elle est étouffante.
Lorsque j’emploie ces mots, je pense au fonctionnement, associé au lieu, déjà isolé, pouvant être triste, sinistre.
Je crois que nous devons travailler à porter ce lieu de façon différente et nous attacher à le rendre plus humain, c’est à dire en relation avec le reste de la Lozère, mais pas replié sur lui dans une sorte d’autarcie malsaine.