Le phénomène grandissant des sans-abri parmi la population des jeunes est un problème complexe lié aux facteurs culturels, économiques et sociaux qui doivent être pris en compte tant au niveau national qu’européen. Le « sans-abrisme » a été décrit par la Commission européenne comme « la forme la plus extrême d’exclusion sociale et de pauvreté en Europe ». Les solidarités familiales peuvent constituer l’ultime recours, lorsque celles-ci sont compromises, la perspective de la rue devient obsédante.
Il est difficile de traiter le problème de l’errance des jeunes en France. Tout d’abord parce que les jeunes en errance sont avant tout nomades et mobiles, mais aussi parce qu’en France, comme dans les autres pays européens, ce phénomène reste encore méconnu.
Les attentes ou plutôt les besoins des jeunes en errance, lorsqu’ils en ont et surtout lorsqu’ils commencent à les formuler, son parfois en décalage avec les réponses que les institutions proposent. Ces jeunes ont construits leur quotidien en lien direct avec le monde de la rue. Cela implique un apprentissage et une adhérence à des règles « parallèles » à celle régissant notre société. Ces « codes sociaux" contribuent à l’exclusion sociale.
Il est important, lors de toutes formes de prise en charge, de prendre en compte l’identité du jeune ; celle qu’il s’est construite à travers son errance. La connaissance de son mode de vie est essentielle à un accompagnement éducatif adapté.