Il est coutumier d’attribuer à la culture le rôle de gardien de traditions immémoriales et de creuset entre les peuples. Celle-ci s’exprimant aussi bien à travers les arts les plus divers tels que la littérature, la peinture, la musique, que par des pratiques religieuses, communautaires ou familiales spécifiques et parfois incongrues pour l’observateur étranger. Cette conception est aujourd’hui battue en brèche C’est aux contacts des «Autres» que les cultures se font. Ce processus est connu sous le nom d’acculturation, le «a» étant non-privatif mais additif, et témoigne de l’enrichissement mutuel des rencontres culturelles.
La «question» de l’émigration L’assimilation, l’intégration, l’insertion sont au cœur du débat politique français depuis de nombreuses années. De façon sous-jacente est présente la question de l’identité nationale et des risques (s’ils existent ?) qu’elle encourt à accueillir des étrangers, des émigrés, ceux qui ont immigrés. Ces dénominations parfois utilisées péjorativement cachent le fait qu’un certain nombre d’entre eux soient de nationalité française. Par ailleurs, le terme français peut apparaître tout aussi restrictif aux regards de la diversité et des particularismes locaux ou régionaux, même si certains d’entre eux tendent à disparaître. La France a, nous dit-on, une longue tradition de terre d’accueil. Il est vrai aux dires des statistiques qu’un français sur trois au moins a des ascendances étrangères. Paradoxalement chacune des vagues d’immigration a suscité xénophobie et violences. Chaque fois, les mêmes troubles resurgissent sans que nous tirions enseignements de la période précédente. C’est pourtant dans ces tourmentes sociales que doivent se construire peu à peu les nouvelles identités culturelles de ces populations migrantes. Parfois nommée culture de «l’entre deux» ou culture de «l’émigration-immigration», cette construction n’est pas chose facile à faire. Remise en cause de valeurs personnelles ou collectives, abandon au moins partiel de la culture d’origine, le tout dans un climat parfois, pour ne pas dire souvent, hostile, voilà bien des difficultés à surmonter. Cette nouvelle culture se construit majoritairement sur trois points d’appui et le plus souvent de manière concomitante : - Pratiques culturelles d’origine transposées telles quelles dans le pays d’accueil. - Emprunt sans modification d’une pratique du pays d’accueil. - Production originale plus ou moins inspirée d’une pratique culturelle du pays d’origine ou du pays d’accueil. (La Tontine illustre par exemple cette forme de compromis. Très pratiquée en Afrique, elle consiste à associer des personnes versant régulièrement de l’argent dans une caisse commune et dont le montant est remis à tour de rôle à chacun des membres, elle prend en occident la forme du «time-sharing »ou Tontine immobilière.
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