L’auteur s’appuie sur une bonne connaissance des travaux sur les enfants et le développement social des enfants d’âge scolaire. En effet sa recherche s’échelonne de 1967 à 1976, au Centre de Protection Infantile de Bullion. Recherche qui va lui permettre de présenter une thèse de doctorat d’Etat en Sorbonne, en 1977.
Ce qui fait de ce livre est une étude de psychologie clinique, audacieuse sur les institutions accueillant de jeunes enfants, les parents, ainsi que les travailleurs sociaux et médicaux, car l’auteur explore les relations sociales, les idées reçues de la vie en collectivité et même en internat.
Pour conclure je dirai que les établissements médico – sociaux se sont souvent défendus du regard extérieur des parents de l’enfant placé. Pour une part cette attitude a pu être positive, protégeant l’espace institutionnel de l’enfant afin de lui donner l’occasion de rejouer sa problématique autrement ; mais elle a pu engendrer aussi des effets de démobilisation parentale et de toute - puissance de la part des services. Ce qui a eu des effets négatifs sur le développement de l’enfant. Il faut rappeler que parfois aussi, devant la carence de structure adaptées ou de moyens mis en place, les parents ont créé eux - mêmes « leurs » propres associations et établissements médico – sociaux ; les professionnels ont pu alors se demander comment rétablir pour l’enfant une situation d’extériorité vis à vis de la famille. Aujourd’hui, avec les éléments de la loi de 1975 rénovée présentant le placement spécialisé dans une dimension clairement contractuelle entre famille et établissement, l’obligation de ce lien est désormais spécifié sans être pour autant normalisé dans son contenu. On nous demande en tant que travailleurs sociaux de présenter une modalité contractuelle aux parents, mais on ne dit pas aux établissements, et aux travailleurs sociaux comment faire.