Il me semble, en conséquence, que la pose des limites est avant tout un travail sur l’acceptation de la frustration. Ces situations étant répétitives, et moi-même devant y faire face, j’ai choisi de m’intéresser particulièrement à cette thématique.
Il m’a paru important d’y réfléchir afin de comprendre, d’une part, pourquoi les limites sont si difficiles à accepter par certains enfants du groupe et, d’autre part, afin de réfléchir à quelles actions l’éducateur peut mettre en place pour aider l’enfant à supporter ces frustrations.
Ainsi, à partir de ce constat, un ensemble de réflexions s’est dégagé.
Les frustrations de la vie quotidienne : en quoi une altération du langage peut-elle avoir un impact sur l’acceptation à la frustration chez l’enfant ?
Les enfants atteints de surdité auxquels j’ai fait référence tout au long de cet écrit, ont une faible tolérance à la frustration pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, leur handicap a conduit à particulariser les relations au sein de leur environnement familial : les parents portant le poids d’une culpabilité irrationnelle et de sentiments ambivalents, a été, en échange, trop dans sa surprotection. Leurs mères étaient restées, pour la plupart, des « mères suffisamment bonnes » (selon WINNICOTT), répondant étroitement aux désirs de leur enfant handicapé. Cela a eu comme conséquence, un maintien illusoire de l’enfant dans la toute-puissance, un enfant peut habituer à rencontrer des frustrations.