DC 1 : A la rencontre de l'ennui
Au long de mes deux stages, j’ai pu constater que la vie en institution pouvait être
aliénante. Le rythme de vie est institutionnalisé, soit en lien avec l’emploi du temps des professionnels, soit en lien avec les attentes qu’ont les familles ainsi qu’avec le projet individualisé des usagers. Celui de chaque résident est organisé par des prises en charge de soins physique et/ou psychique, d’ateliers, de sorties, de loisirs, de sports... Cet accompagnement me semble nécessaire, afin de permettre à la personne d’avancer dans ses
démarches de soins, de socialisation, de projet professionnel. Cependant, des instants qui
pourraient permettre aux usagers de se retrouver seuls, me semblent importants. Serait-il nécessaire de dégager des temps libres, de façon institutionnelle, afin que les personnes
puissent prendre des moments pour eux ?
Je me suis beaucoup interrogée sur les temps libres dont disposent les personnes
accueillies. Ils ne sont pas réfléchis de la même manière, selon ce qui a amené à cet accueil,
l’institution, le public et l’âge. Comment peut-on préserver leur intimité lorsque l’institution ne laisse que peu de place à ces moments ? Mais alors, que se passe-t-il durant ces moments ?
Comment dans une institution, où chaque minute est organisée, ces personnes peuvent-elles
faire face à elles-mêmes ? D'après mes observations, ces personnes étaient rapidement
envahies par l’ennui.
Celui-ci, souvent perçu comme négatif « est synonyme de désoeuvrement, pouvant
parfois être mortifère, sur son versant « positif », l’ennui permet à l’enfant de développer son
imaginaire, sa créativité et de penser. Mais pour que celui-ci soit constructif, il s’avère
nécessaire que l’enfant ait « appris » à s’ennuyer très tôt et qu’il puisse trouver dans son environnement de quoi y pallier par lui-même2 ». Dès lors, comment l’équipe et moi-même pouvons nous le travailler avec les personnes accueillies, et lui laisser la place dans la construction de l’être ?