Durant mes stages j’ai été confronté à la question de la sexualité. Question face à laquelle je suis restée muette au départ. Pourquoi ? Cela est venu heurter mes représentations, et mon éducation. Aussi cela m’a renvoyé aux tabous, aux règles institutionnelles car certains établissements interdisent toujours cela.
Aussi lors de mon premier stage de huit semaines, en foyer de vie pour personnes handicapées physiques, j’ai recherché des réponses auprès de certaines personnes de l’équipe qui m’ont dit que ce n’était pas leur problème, que c’était la vie privée des résidents. Ainsi est venue la question du respect de la vie intime. Mais comment accompagner une personne au quotidien dans son intimité en faisant mine d’ignorer le plan sexuel ce qui la culpabilise dans ses désirs d’épanouissement ?
Lorsqu’on sait que la sexualité de la personne handicapée mentale existe, on ne peut s’empêcher de la constater. Le moniteur éducateur travaillant au quotidien et par le biais d’une relation de proximité axée sur l’instant présent se doit d’accompagner la personne dépendante dans ce domaine comme dans tous les domaines dans lesquels il l’accompagne. Je ne dis pas que le reste du travail éducatif n’est pas important mais que la sexualité et l’affectivité fait partie de l’éducation. Le travail de l’éducateur s’exerçant en équipe pluridisciplinaire, il est important de définir les champs et possibilités d’actions de chaque membre, sachant que chacun étant différent, et ayant une spécificité, il est possible que des éducateurs ne se sentent pas à l’aise avec ce sujet, et c’est normal.