La première étape de mon travail a été l'organisation d'une recherche bibliographique. J'ai pu trouver assez vite des ouvrages traitant du thème sur mon lieu de stage. Je travaille en Prévention Spécialisée au sein de l'A . Cette institution dispose d'un centre de documentation très riche en livres et en articles traitant des phénomènes sociaux. Ainsi, j'ai consacré ce premier temps de recherche à la maturation de mon sujet et à des lectures appropriées à celui-ci. C'est à partir de ce temps-là qu'ont émergés ma question de départ et mes hypothèses de réponses. Dans deuxième un temps , je suis passé à un recueil des données. Mon objectif était de recueillir des textes qui présentaient des approches diversifiées du phénomène étudié. Ainsi, j'ai recueillis "des matériaux" et j'en ai approfondi les significations afin de dégager les éléments intéressants à traiter. J'ai profité de mon contexte de stage (Prévention Spécialisée) pour avoir des échanges avec les éducateurs intéressés par le sujet. Ces entretiens avec les professionnels œuvrant au sein des grands ensembles étaient très enrichissants. Ils m'ont permis de trouver des pistes de réflexion, des lectures et des idées. J'ai pu aussi grâce à mon lieu de stage aborder le problème des violences urbaines avec le public directement concerné: les jeunes vivant dans la périphérie grenobloise (la banlieue de G). Cela m'a permis d'avoir une autre vision du problème et d'élargir mon champ d'investigation. La dernière étape de mon travail a été un temps de traitement et d'organisation des données. J'ai pu alors rédiger sur un temps relativement court le document écrit, fruit de mes recherches et entretiens, que vous aller pouvoir lire. En guise d'introduction, je vous exposerai le cheminement qui m'a amené à traiter le thème des violences urbaines. Le document écrit qui suivra sera divisé en trois chapitres organisés selon un critère chronologique: l'édification des grands (à partir de 1950), les sources du malaise (de 1958 à 1977), les violences urbaines (de 1977 à nos jours). Nous chercherons à comprendre comment dans l'évolution historique différents paramètres ont participé à créer le malaise des grands ensembles. Nous pourrons alors conclure et chercher à évaluer la pertinence de cette réflexion et de la méthodologie appliquée. INTRODUCTION En début de troisième année de formation, l'I invite un chef de Centre Educatif Renforcé (C.E.R) à présenter l'établissement qu'il dirige aux étudiants de troisième année qui le souhaitent. Je suis de ceux-là. L'intervenant nous explique que la plupart de ces usagers sont des jeunes issus des quartiers "sensibles". Je prends alors conscience que dans la prise en charge de la délinquance juvénile, l'état ne choisit pas toujours la logique de prévention; il lui préfère parfois celle de la répression. A ce moment-là, je me suis mis à me questionner sur le rapport entre la délinquance juvénile et les politiques mises en place. De plus, j'avais été choqué par le sursaut sécuritaire du projet de loi du ministre de l'intérieur, Mr CHEVENEMENT en réponse à la délinquance et aux violences des banlieues. J'ai moi-même grandi dans un quartier difficile ayant fait parler de lui dans les médias ces derniers mois pour des raisons de violences urbaines. Je ne pouvais supporter d'entendre qualifier de "sauvageons" des amis d'enfance et de ne voir proposer qu'une logique de répression pour remédier à ces problèmes sociaux. Je retrouvais ici une résultante de la politisation de la thématique de l'insécurité. Son utilisation rapporte des voix lors des échéances électorales. De plus le discourt sécuritaire a des effets manifestes sur les représentations de l'insécurité et à également pour résultat de produire des désignations sociales. Il met à l'index certaines catégories sociales de populations suspectées d'être auteurs d'actes de délinquance (les jeunes d'origine immigrée vivant en banlieue). Depuis une quinzaine d'années, le problème des banlieues est au centre des discours sur la ville. Les médias nous donnent à voir des images des plus "spectaculaires": émeutes urbaines affrontements collectifs, "rodéos" de voitures volées dans les quartiers, jeunes qui vont jouer les casseurs dans les manifestations lycéennes et estudiantines… Dés le début des années quatre vingt, un sentiment d'insécurité lié aux violences urbaines naissantes règne sur la France. Le gouvernement de gauche en 1981 lance les dispositifs des politiques de la ville pour tenter de réguler ces violences. Depuis vingt ans, les politiques se succèdent sans véritablement arriver à enrayer la montée des violences qui semblent être de plus en plus structurelles. Depuis vingt ans, aussi, la France hésite entre deux modèles: la prévention et la répression. Il me semble que la meilleure façon de remédier à un problème est de s'interroger sur ces causes mais pour cela il faut sortir du champs de la démagogie politique. L'objectif de ce projet de recherche sera pour moi de comprendre comment nous en sommes arrivés à diaboliser les banlieues au point de projeter sur elles toutes les fautes de la société. Ainsi, je chercherai à cerner l'explication de l'origine de la violence urbaine. Mon hypothèse de départ est que le malaise des grands ensembles est la conséquence de choix et d'orientations politiques: l'état cherche aujourd'hui à travers son discours sécuritaire à combattre ce qu'elle a crée hier (Les grands ensembles et leur malaise). A vérifier… Chapitre 1 L'EDIFICATION DES GRANDS ENSEMBLES 1. LA FRANCE DES DEMUNIS, DES TAUDIS Après la seconde guerre mondiale, la France est en ruine. La population française compte deux millions de sans-abri, des villes entières ont été détruites. Cette période connaît un fort exode rural et un "baby-boom" qui accentuent la crise du logement: 45,3% de la population est mal logée. Nombreuses sont les familles vivant dans des taudis. Durant les deux décennies qui suivent la seconde guerre mondiale d'énormes bidonvilles se déploient aux portes des villes. Les services officiels de l'Etat lancent une enquête et évaluent les besoins. En 1950, ils constatent qu'il faudrait disposer sur le champ de 2 315 000 logements pour satisfaire au logements. Cependant la priorité est donné à la reconstruction des dommages de guerres, la restructuration de l'appareil de production. Ainsi en 1954, malgré l'appel lancé en 1954 par l'Abbé Pierre en faveur des sans abris pour alerter l'opinion publique, la situation du logement reste inchangée.
Catégorie: | Etude psycho-pédagogique Educateur spécialisé |
Type de fichier: | application/pdf |
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