Je vais réfléchir dans cette note, comment en tant qu’outil, l’activité musicale et la musicothérapie peuvent permettre de développer la relation éducative, en s’inscrivant dans une prise en charge, et être bénéfique pour l’usager. Je me servirai des expériences acquises dans mon parcours et de trois lectures d’approche théorique différentes pour illustrer ma réflexion. Inspirée de la musicothérapie, la musique comme outil de médiation dans le travail d’éducateur spécialisé donnera lieux à une synthèse personnelle, dégageant des pistes d’utilisation concrète dans l’exercice professionnel.
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La médiation, implique la notion de tiers, d’un mouvement relationnel qui se fait avec une aide. Il me parait difficile d’entrer en relation avec un usager, sans cette aide qui prend la forme d’un support médiateur. Il existe différents types de supports à la médiation ayant chacun leur importance mais n’offrant pas les mêmes contenances ni les même contenus. Prendre une activité en tant qu’outil de médiation sépare les deux interlocuteurs. L’usager et l’éducateur sont alors mis à une distance psychique suffisante pour rester en lien, et de là s’ouvre la relation.
« Etre créatif, c’est être acteur de sa vie. » Barbara Rosentiehl « Polyhandicap et musicothérapie » – page 19.
La notion de créativité dans la musique permet de l’utiliser comme médiateur. En effet, la musique permet à celui qui la joue, de pouvoir exprimer ses émotions de joie, de peine, d’angoisse et pour celui qui l’écoute, de pouvoir ressentir des émotions (parfois en décalage avec l’émotion exprimée). L’éducateur participe donc à l’entrée de la personne isolée dans le champ de la créativité sans imposer ses propres émotions. Il permet à l'usager, au delà de son handicap, de s'exprimer individuellement et collectivement, éveiller en lui une écoute créative, le désir de jouer un instrument et de communiquer.
« La musique est alors considérée comme un moyen de calmer les agités, de stimuler les apathiques, ou encore de chasser les idées morbides. » Edith Lecourt « Découvrir la musicothérapie » – page 27.
Le public concerné par des séances d’activité musicale est très varié. Par exemple des jeunes en échec scolaire dû aux difficultés de compréhension et de concentration, ayant du mal à fixer et mobiliser leur attention sur une activité donnée sur un temps long. Egalement des personnes présentant des troubles du comportement liés à différentes pathologies mentales (psychoses, névroses…), des personnes ayant des comportements d’hyperactivité ou d’inhibition. On remarque également une aptitude des enfants polyhandicapés à des formes de relations non verbales. Les séances doivent cependant être animées et adaptées en fonction du public dû aux spécificités de communication propres à chaque usager. Pour l’exemple d’un enfant autiste, les difficultés de communication, expression la plus manifeste de l'enfermement de l'autiste, peut être corrigé et le contact avec l'entourage restauré par la valorisation de ses potentialités, ainsi que par la sollicitation. Ainsi, la stimulation musicale peut faire office de tremplin, pour des personnes en difficultés pour échanger et communiquer avec autrui.
Catégorie: | Autre Educateur spécialisé |
Type de fichier: | application/pdf |
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