A mon arrivée à l’hôpital de jour, j’ai tout d’abord éprouvé des difficultés à percevoir que les enfants accueillis étaient « malades » (au sens du soin). Puis, j’ai été intriguée par certains d’entre eux, dont le comportement particulier me déstabilisait. Ainsi, leur relation à l’autre semblait excessivement perturbée : certains ne pouvaient se détacher de l’adulte et agissaient de manière agressive et incontrôlée, d’autres au contraire étaient inhibés, semblant craindre la moindre tentative d’approche. Ils m’ont peu à peu émue, étonnée, j’ai alors voulu mieux les connaître et tenter de comprendre le monde dans lequel ils vivaient. Je ne pouvais « décoder » leurs comportements, car je ne disposais d’aucun élément de compréhension auquel me raccrocher. C’est par la suite que j’ai pris connaissance que certains enfants, présentaient des troubles envahissants du développement (T.E.D).
C’est ainsi, qu’après avoir pris conscience de la problématique du public accueilli en hôpital de jour, tant par mes échanges avec les différents professionnels, qu’avec mes connaissances théoriques, j’ai pu proposer une médiation ayant comme support le « corps » à une jeune fille présentant des T.E.D.
La prise en charge en hôpital de jour est un moment de vie du jeune dans un cadre défini où il peut à la fois exprimer et bénéficier d’une régulation de son expression. Cette relation est garantie par le fonctionnement de l’équipe.
La dynamique des séances existe par le double mouvement de l’incitation à l’expression, le respect de la pluralité des expressions et le tout dans un cadre contenant pare-excitation. C’est pourquoi il est mis à la disposition des enfants un environnement rassurant, à l’intérieur duquel on propose un cadre structurant. L’enfant ne pourra s’exprimer que s’il se trouve dans un espace sécurisant. Il faut que l’enfant soit accueilli dans un groupe.
L’atelier ne pourra être thérapeutique que si les besoins et les potentialités de l’enfant sont bien pris en compte et que s’il est assez souple pour prendre l’enfant là où il en est, sans absolument avoir des critères de compétences. L’enfant ne peut faire qu’avec ses moyens, l’adulte ne doit pas trop avoir d’ambition. Etre porteur d’un projet pour un enfant ne veut pas dire performance de celui-ci.