Dans cet écrit, je souhaite approfondir les processus d’exclusion affectant les gens de la
rue, appelés communément « Sans Domicile Fixe 1», que j’ai pu rencontrer dans un
contexte de relation éducative lors de mon premier stage de découverte dans un service de
prévention de rue, rattaché à un CHRS2.
L’accompagnement professionnel s’est concrétisé autour de mes représentations du
public, celles d’une institution et des dispositifs éducatifs mis en place pour répondre aux
problématiques liées à l’errance.
Qui sont-ils, mais aussi quels facteurs pluridimensionnels viennent alimenter ces
processus d’errance ? Comment en tant que future professionnelle vais-je pouvoir
accompagner ces personnes dans une possible reconstruction? Quels sont les dispositifs qui
permettent à une personne en errance de pouvoir s’ancrer dans une normalité sociale ?
Les recherches exposées tout au long de ce devoir m’ont permis de comprendre
l’errance comme une pathologie du lien. Quand le lien fondamental qui nous lie aux autres
mais surtout à soi même, est attaqué, se produit le rejet de l’Altérité. Ces ruptures peuvent
entraîner des processus de mort psychique, à terme. La clochardisation est l’abandon de
son corps, de tout ancrage affectif, de tout principe de réalité, de l’exercice même de la
pensée. Elle est la forme la plus extrême de l’exclusion : l’exil de soi.
Le corps et la psyché enregistrent tout un vécu, qui à l’occurrence chez le sujet errant
apparaît comme particulièrement douloureux (perte, abandon, rupture, ou simplement
incapacité à…).