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Educateur spécialisé

L'éducateur spécialisé est un travailleur social qui participe à l'éducation d'enfants et d'adolescents dits inadaptés. Il soutient aussi des adultes présentant des déficiences physiques et/ou psychiques pour les aider à retrouver de l'autonomie.

L'insertion en question, Les socialisations comme solutions

L'insertion en question, Les socialisations comme solutions

PRESENTATION DU CADRE GENERAL DU TRAVAIL

INTRODUCTION En France, la prise en charge des mineurs délinquants est assurée par le secteur public de la Protection Judiciaire de la Jeunesse et un secteur privé habilité sous contrôle de la P.J.J. L’action éducative menée à la P.J.J. se décline sous 4 formes de prises en charge que sont · L’hébergement. · Les Services de Milieu Ouvert. (M.O.) · Les Services Educatifs Auprès des Tribunaux (S.E.A.T.) · Les Centres de Jour. La volonté de reconnaissance à l’interne comme à l’externe des activités de jour a conduit l’administration à retenir les Centres de Jour comme lieu de stage potentiel pour les éducateurs spécialisés. C’est un stage au sein d’un de ces Centres de Jour qui a servi de support à la production de ce mémoire de recherche. HISTORIQUE DES CENTRES DE JOUR Au sortir de la guerre (39-45), le législateur de l’époque décidait qu’en réponse aux actes de délinquance commis par des mineurs, le principe de l’action éducative primerait sur celui de l’action répressive. C’est l’esprit de l’ordonnance de 1945 qui est à l’origine de la création de l’Education Surveillée devenue en 1991, la Protection Judiciaire de la Jeunesse. Les mineurs délinquants de l’époque rejoignaient des centres fermés au sein desquels ils étaient placés, Ces centres intégraient les fonctions d’hébergement et de formation professionnelle. Ils pouvaient ainsi poursuivre à l’interne un parcours censé les mener à l’autonomie, cette prise en charge couplant encadrement éducatif spécialisé et apprentissage d’un métier.

C’est au sein de ces internats professionnels que s’est construit une clinique éducative propre à la PJJ. Les éducateurs avaient en charge le suivi éducatif sur des temps allant de l’hébergement à la pratique de la classe (remise à niveau scolaire) tandis que les Professeurs Techniques intervenait plus spécifiquement sur l’apprentissage du geste professionnel, dans le cadre d’une formation menant les jeunes jusqu’au CAP. A cette période de l’histoire la notion de travail revêtait une place particulière, c’est une sorte de panacée à partir de laquelle dès lors qu’on en est pourvu tout est censé rentrer dans l’ordre. L’installation du délinquant dans un travail durable, son intégration dans le monde du travail, faisait qu’il abandonnait peu à peu ses pratiques déviantes pour réintégrer le rang. Nous verrons que ce schéma d’intégration par la mise au travail ne se vérifie plus, alors même que c’est une représentation encore bien en vigueur dans l’inconscient collectif et qui nous le verrons rentre en conflit avec une nouvelle approche qui tient compte des données actuelles et notamment de celle du champ de l’insertion. Au début des années 1970, les évolutions sociétales ont conduit progressivement à la transformation pure est simple des prise en charge. C’est un bouleversement profond dans les approches.

Aux grosses structures fermées, on préfère des petites unités, l’hébergement et la formation professionnelle sont désolidarisés. Chaque fois que cela est possible, on maintient le jeune dans son milieu naturel, c’est l’essor des prises en charge de type milieu ouvert. Au niveau économique, après 30 années de prospérité continue, le premier choc pétrolier ouvrira une ère de crise qui ira en s’empirant. Le marché de l’emploi se transforme, les restructurations industrielles mettent sur le bord de chemin un nombre de plus en plus important de travailleurs et de jeunes. On assiste à une massification des problématiques sociales. Les emplois peu qualifiés sont les premiers débarqués, la jeunesse est également victime de ces transformations économiques. C’est à cette époque qu’est créé l’appellation Centre de Jour au sein desquels sont menées des « activités de jour ». Ces centres ont été créés en continuité de l’activité formation professionnelle de la PJJ auxquels sont rattachés le corps des professeurs techniques et des éducateurs de la PJJ chargés de classe. Leur vocation est d’accueillir les jeunes les plus en difficulté. Confrontés aux mutations sociales, ils ont été amenés à recentrer leur activité sur des activités d’insertion abandonnant progressivement leur activité de formation professionnelle.

CHOIX DU SUJET C’est l’intérêt que je porte à la question de l’insertion sociale et professionnelle des jeunes en difficulté qui a motivé mon choix d’effectuer un stage au sein d’un Centre de Jour. L’intérêt que je porte à ce sujet trouve probablement son origine dans mon propre souvenir d’adolescent en quête d’une identité sociale et professionnelle. J’ai encore en mémoire l’injonction qui m’était faite de trouver une place dans la société, d’aller travailler, de devoir assumer mes responsabilités, autant de discours qui me paraissaient alors d’une grande « étrangeté ». Dans le cadre de cette expérience, et légitimé par mon statut de professionnel du social en devenir, c’est aujourd’hui moi qui suis amené à « tenir le discours de l’adulte responsable » face à des jeunes en grande difficulté d’insertion et repérés par le circuit judiciaire.

LA QUESTION DE DEPART A mon arrivée sur la structure, j’ai repéré plusieurs discours et attitudes des professionnels en poste que j’ai classé schématiquement en deux catégories. L’un était fait de nostalgie, et relatait la grande époque révolue ou où les internats professionnels effectuaient un travail de formation dont l’aboutissement était l’acquisition d’un Certificat d’Aptitude Professionnelle. Les tenants de ce discours m’ont fait part de leur usure professionnelle que je ressentais au travers de la dévalorisation qu’il véhiculaient à l’égard de leur propre travail ainsi qu’à leur tentative inconsciente de me désillusionner quand à la finalité de ce métier. L’autre faisait état des difficultés du métier liées à une adaptation permanente et forcée face à une réalité changeante, une adaptation faîte de tâtonnements, d’expérimentations, d’échecs mais le tout baigné d’une réflexion et d’une réelle motivation quand à la construction jour après jour d’une clinique éducative. J’ai pu observer que ce clivage dans les discours et attitudes n’était pas sans conséquences sur les usagers de la structure. Certaines unités parvenaient à fixer dans le temps un groupe d’adolescent alors que pour d’autres l’absentéisme chronique était la règle avec un retour dans la rue, le désœuvrement et pour bon nombre d’entre eux, une récidive dans la délinquance.

Fort de ce constat la question qui s’est imposé à moi a été de savoir quel sens doit-on donner au travail éducatif accompli auprès d’une public jeune en difficulté d’insertion dès lors qu’on est plus vraiment dans une optique de formation professionnelle ? Cette question du sens est centrale dans le cadre d’une pratique éducative puisque d’elle, semble dépendre la motivation du professionnel mais aussi celle de l’usager à adhérer à un projet construit avec et pour lui. Dans la première partie de mon travail intitulée problématique pratique, je dresse un état des lieux des difficultés d’insertion de la jeunesse. Nous verrons que dans le champ de l’insertion, la notion de parcours est prépondérante et conditionne les étapes de l’insertion. Ce parcours doit respecter des étapes, et celle de la resocialisation est au centre de l’action éducative menée sur les Centres de Jour. Cette approche de la notion de socialisation constitue la deuxième partie intitulée problématique théorique.

Les difficultés d’insertion liées à des carences en terme de socialisation sont repérables et j’ai choisi le cas de B. pour caractériser cette problématique qui nous pousse à reconsidérer la place respective des apprentissages techniques (savoir faire) et des apprentissages sociaux (savoir-être) et du lien dialectique qui les unissent dans la mise en œuvre d’une action éducative. Aujourd’hui, l’objet de l’action éducative consisterai donc pour l’essentiel à aider ces jeunes à intégrer les normes et règles sociales en usage dans notre société d’adulte (socialisation), à partir d’un médium, la sensibilisation à l’exercice d’un métier. La finalité, étant de leur donner toutes les chances de rejoindre un dispositif de Formation de droit commun à l’issue de leur passage dans nos structures. La troisième partie de mon mémoire est constitué du protocole de vérification de mon thème de recherche et consiste à objectiver à partir d’une recueil d’information auprès de professionnel : Ce qui dans le travail d’insertion relève de la socialisation.

Ce qui dans le travail d’insertion relève de l’apprentissage d’un métier. Ce qui dans le travail d’insertion relève d’un dosage équilibré entre les deux premières dimensions. Enfin la quatrième et dernière partie aborde le versant de la pratique professionnelle et rend compte des pédagogies utilisées dans le cadre des prises en charge éducatives de jeunes en grande difficulté. Compte tenu du recentrage de l’activité des Centres de Jour sur la dimension de la socialisation, l’apport de certaines pédagogies est indispensable à la mise en œuvre de projets éducatifs réalistes et conformes aux objectifs poursuivis. Ce travail rend compte des questionnements qui ont accompagné mon implication quotidienne au sein des équipes éducatives de la P.J.J. auprès desquelles j’ai pu, au fil du temps, construire mon positionnement professionnel, dans le respect et la compréhension des missions de Service Public, mais aussi dans le respect des valeurs philosophiques qui nourrissent bien au delà de la seule sphère professionnelle, ma modeste contribution à l’humanisation des rapports humains.


Catégorie: Mémoire Educateur spécialisé
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Dans mon parcours ainsi qu'à travers mes convictions personnelles, j'estime que l'essentiel de la vie se retrouve dans la relation à l'autre. Sartre laissait entendre que « l'enfer c'est les autres » dans sa pièce Huis Clos, selon moi le véritable enfer serait plutôt de n'être plus que le dernier de l'humanité, n'ayant plus rien à apprendre ainsi que plus rien à offrir. Mon parcours s'est davantage orienté sur les rencontres et l'étude de l'être humain. Après une scolarité littéraire et artistique, j'ai eu la possibilité d'effectuer une licence en arts visuels qui m'a permis de développer et enrichir mes techniques artistiques. La création de différents projets et sujets m'ont permis d'approfondir une certaine forme de réflexion et d'y faire véhiculer mes idéaux. C'est vers la fin de ma troisième année que je prends connaissance d'une discipline très particulière : l'art-thérapie. Intriguée, j'effectue différentes recherches et vais à la rencontre d'artthérapeutes afin de comprendre mieux ce métier encore assez inconnu.

Je décide de candidater et réussi à intégrer une formation implantée à Lille, je quitte donc Strasbourg et m'installe seule dans le nord. Mes études d'art-thérapie m'ont permis de me confronter à des publics divers tels que les autistes, les personnes âgées aux pathologies du vieillissement (psychiatriques, maladie dégénératives type Alzheimer, ...) et c'est à la suite de mon dernier stage au sein d'un E.H.P.A.D qu'une offre d'emploi m'a été proposée. Depuis deux années et demi je travaille donc au sein d'un accueil de jour pour patients atteints de la maladie d'Alzheimer et démences apparentées. Fort épanouie dans ce postulat, je constate malgré tout un intérêt croissant pour le monde du social et l'envie de découvrir différents publics. J'ai donc envisagé de reprendre des études afin de m'accorder une nouvelle casquette me permettant d'avoir une autre possibilité d'accompagnement.

C'est dans cette optique que je postule donc à la formation d'éducateur spécialisé où j'ai la chance d'être acceptée. Durant deux ans, je me situe donc entre l'école, les stages mais aussi mon emploi d'art-thérapeute au sein du centre hospitalier. Il a pu être particulièrement difficile en terme de contraintes horaires de réussir à m'impliquer dans tous ces domaines mais la richesse des nouveaux apprentissages et de nouvelles rencontres m'a stimulée et m'a aidé à tenir jusqu'au bout. Dès lors, pour mon premier stage, je choisis d'aller à la rencontre d'adulte en situation de handicap vivant au sein d'un foyer de vie. Je fais alors le constat concret d'un accompagnement très différent de celui que j'amène dans mon premier métier. Le quotidien et l'informel font partie des éléments qui, même en y étant consciente, me surprennent et nécessite des capacités d'adaptation de ma part. Mon deuxième et dernier stage est celui lié à cet écrit, il s'agit d'un centre d'hébergement et de réinsertion social accueillant des hommes seuls de 18 à 60 ans.

C'est un choix très affirmé de ma part que de rentrer en contact avec ce public qui m'intéresse beaucoup et qui avait d'ores et déjà nourrit différents éclairages théoriques. À mon arrivée au sein de la structure, je fais l'observation de divers éléments et prends alors en compte le cadre et le contexte spécifique. J'utilise beaucoup de mon temps à communiquer avec les hébergés, quelque fois la relation est très longue a établir mais de la confiance peut en ressortir. De ces échanges, j'établis là aussi différents constats qui consolident mon diagnostic sur la situation et m'amènent sur un projet de création et développement d'un atelier d'expression musical. Je construis et conserve ce projet jusqu'à la fin de mon stage.

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