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Educateur de jeunes enfants

L’éducateur de jeunes enfants favorise le développement et l’épanouissement des enfants de moins de 7 ans. Il intervient principalement dans les lieux de garde collectifs et toutes les structures d’accueil de la petite enfance.

Maintien des liens en institution: Idéologie ou Réalité ?

Maintien des liens en institution: Idéologie ou Réalité ?

Tout au long de ma formation, j’ai réalisé l’importance du travail de l’éducateur de jeunes enfants ( EJE) auprès des familles. C ‘est pourquoi, après un stage en Jardin d’enfant / Halte garderie où j’ai pu découvrir le fonctionnement d’une structure classique ayant pour objectif la préscolarisation, j’ai choisi d’effectuer mon second stage au sein d’un Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS). Au cours de ce stage, j’ai eu l’occasion de travailler avec des enfants et des mères de tous horizons. Rapidement j’ai compris que pour travailler avec les enfants, il fallait avant tout nouer des liens avec leur mère. J’ai donc accompagné ces familles dans leur quotidien afin de pouvoir ajuster au mieux mon intervention et mettre en place un projet. Ce n’est qu’après cette période d’observation que j’ai pu mener mes activités auprès des enfants.

J’ai réalisé à quel point l’instauration d’une relation de confiance était nécessaire avant la mise en œuvre d’un travail efficace. D’autre part, j’ai également été confrontée à des situations de maltraitances. Cette expérience a suscité chez moi le désir d’approfondir le travail d’un EJE auprès d’enfants en danger mais également auprès de parents en grandes difficultés. C’est ainsi que j’ai décidé d’effectuer mon stage à responsabilité éducative au sein du Foyer départemental de l'enfance à Strasbourg. Un des principaux objectifs du Foyer de l'enfance est de permettre le lien et le maintien des relations familiales et plus particulièrement des relations parents/enfants. Après une période d’observation durant laquelle j’ai pu découvrir concrètement le fonctionnement de l’établissement et ses missions, j’ai choisi de centrer d’avantage mon attention sur l’enfant dans le processus du maintien du lien. Je me suis beaucoup interrogée sur les effets de la séparation pour l’enfant, sur la nécessité ou non d’un maintien des liens familiaux. Puis, au fur et à mesure de mon implication, de mes observations je me suis rendue compte que pour traiter du maintien des liens la prise en compte du parent était indispensable.

C'est là qu’une réflexion d’un autre type s'est mise en place. En effet, j’ai pu remarquer que dans la majorité des situations il était question d’un placement ordonné par le juge des enfants. Il existait ainsi, plusieurs situations où le maintien des liens parents/enfants ne correspondait pas à « l’idéal » recherché lors d’une séparation : les relations entre les enfants et leurs parents étaient parfois distendues, voire inexistantes. De plus, j’ai pu observer que dans les premiers temps de l’accueil, la relation d’aide aux parents est vécue comme une contrainte. L’intervention d’un « tiers » vient, en effet, souligner leurs difficultés à être parents, surtout quand ce tiers est mandaté par la Justice. Dans « Parents en souffrance », René Clément relève que, pour ces adultes, les mesures d’ « aide » sont vécues comme « autoritaire, violentes, mutilantes(…), incompréhensibles. » J’ai pris conscience, que lorsque l’enfant est séparé de ses parents par décision judiciaire, les travailleurs sociaux n’ont pas toujours les moyens de mener à bien la mission principale qui leur est confiée : Aider parents et enfants à maintenir, voire restaurer les liens. Suite à ces différents constats issus de mon stage, je me suis interrogée sur les moyens dont disposait l’EJE afin d’aider malgré tout au maintien, à la rénovation ou la reconstruction des liens parents/enfants. Partant de mes observations, à travers mes réflexions ou actions, m’appuyant sur la notion de parentalité, j’ai ainsi cherché comment l’EJE pouvait éviter les situations de rupture lors du placement d’un enfant.

Mais je me suis aussi demandée si les professionnels, devaient « absolument » restaurer un lien et surtout à quel prix pour l’enfant et ses parents. J’ai en effet rencontré quelques situations sur le terrain, dans mes lectures, où la rupture était concrétisée. Je me suis interrogée sur l’action à mener auprès de l’enfant « sans famille » et sur le rôle de l’EJE dans le soutien de l’enfant. Afin de l’aider à mieux comprendre, et aller au-delà de cette rupture en m’intéressant au concept de résilience. De ma réflexion résulte la question suivante : Comment un Educateur de Jeunes Enfant peut-il, au quotidien, accompagner un enfant placé (en institution) et ses parents dans le maintien des liens familiaux, et à quel prix ? Je souhaite démontrer en terme d’hypothèses que l’EJE peut intervenir afin de rendre aux parents leur place auprès de leurs enfants, les accompagner dans l’exercice de leur autorité parentale en partant du principe que chaque parent est « porteur de compétences. » Mais je suppose aussi que les liens ne doivent pas êtres maintenus « à tout prix. »

En effet, ayant pris conscience que les enfants subissent cette rupture familiale : tenter de restaurer un lien « compromis » pourrait être d’autant plus déstabilisant pour certains d’entre eux. Dans ce mémoire, je retracerai l’évolution des comportements sociaux à l’égard de l’enfant, des parents et m’interrogerai sur l’impact des mesures sur les relations parents/enfants. Dans une seconde partie, je mettrai en évidence le rôle qu’un EJE peut avoir dans un travail quotidien auprès de l’enfant, de ses parents, pour qu’un lien puisse être maintenu. Enfin, je m’interrogerai sur la légitimité du maintien des liens « à tout prix. » Je tenterai également de montrer qu’une rupture « concrétisée » pourrait peut-être aider l’enfant à se structurer plus aisément que dans une situation de liens distendus, voire inexistants. Pour ce faire, j’ai choisi de me diriger vers différents champs disciplinaires : L’histoire, la sociologie, la psychologie et les sciences de l’éducation. Je m’appuierai sur mon travail de recherche, sur le projet éducatif mis en place, et sur les observations que j’ai pu faire lors de mon stage. Je tiens également à préciser que je ne traiterai que des liens parents/enfants et non du travail fait en direction de la fratrie ou des autres membres de la famille. Enfin, pour préserver l’anonymat des enfants j’ai décidé de changer leur prénom.

Catégorie: Mémoire Educateur de jeunes enfants
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Prévention précoce pour l'EJE : penser au quotidien un accueil prévenant

« L’enfant est, pour l’humanité, à la fois un espoir et une promesse ». Ces mots de Maria Montessori nous rappellent les enjeux de la toute petite enfance et son rôle essentiel dans la construction de l’individu et du citoyen qu’il deviendra. Posés comme une évidence au début de ce mémoire consacré à la prévention, ils s’inscrivent pourtant en décalage avec les politiques actuelles d’accueil et d’accompagnement du jeune enfant. La période des 0/3 ans est trop souvent oubliée des discours politiques.

Les pratiques qui s’y rattachent sont parfois réduites aux soins physiques ou à des préoccupations hygiénistes alors que la petite enfance constitue, selon moi, un enjeu majeur par sa dimension préventive. L’accueil des enfants défavorisés en crèche et la scolarisation dès l’âge de deux ans semblent être actuellement les seules politiques préventives. Mais suffit-il de séparer un jeune enfant et de l’accueillir en collectivité pour le protéger des dysfonctionnements relationnels qu’il subit dans sa famille ? Est-il possible de pallier les carences affectives et éducatives sans penser à la qualité de l’accueil qui sera proposée à ces enfants déjà fragilisés ?

Sur le terrain des pratiques, les professionnels se confrontent à de multiples paradoxes. Ainsi, bien que leurs connaissances théoriques du développement du bébé insistent sur le rôle fondamental des premières années de la vie, ils assistent, impuissants, à la dégradation des conditions d’accueil. Alors que les auteurs soulignent l’importance des premiers liens d’attachement, ils constatent des saccages réguliers dans le secteur de la prévention ou du dépistage précoces. Certes, la loi de Mars 2007 réformant la protection de l’enfance pose la prévention primaire et le signalement comme deux axes essentiels à cette protection. Pourtant, les moyens d’action se raréfient et les crédits alloués aux PMI sont réduits.

"Allô Maman, bobo" ou l'EJE face à la souffrance des jeunes enfants hospitalisés et de ses proches

J’ai donc effectué mon stage long à responsabilité éducative dans un hôpital de rééducation de la région parisienne. J’étais plus particulièrement dans le service de rééducation traumatologique et orthopédique infantile qui a une capacité d’accueil de 30 enfants en internat et de 15 enfants en hôpital de jour. Les enfants qui y sont hospitalisés ont entre 0 et 17 ans et nécessitent une rééducation après un traumatisme ou une chirurgie orthopédique. Ce service est également le lieu de suivi d’enfants atteints de malformation congénitale des membres, d’une pathologie osseuse congénitale ou acquise mais encore d’affections neuro-orthopédiques. La durée des hospitalisations va en moyenne de 3 mois à 1 an, parfois beaucoup plus.

Les enfants sont pris en charge par l’équipe soignante (médecins, infirmiers, auxiliaires de puériculture, aides soignants), par l’équipe de rééducation (kinésithérapeutes, ergothérapeutes, psychomotriciens, orthophonistes), par l’équipe éducative (deux éducateurs spécialisés, une éducatrice de jeunes enfants, une monitrice éducatrice et un animateur), et enfin par les psychologues, l’assistante sociale, et le personnel de service. La journée, les enfants sont scolarisés dans l’école qui se trouve au sein du service, exceptés ceux qui sont trop jeunes ou qui sont porteurs d’un handicap mental important ne permettant pas leur insertion dans une classe (ceux-ci restent donc dans le jardin d’enfants). Le reste du temps, les enfants peuvent aller au jardin d’enfants (la salle des « petits ») ou dans la salle d’ordinateurs (la salle des « grands »), en dehors des soins et des séances de rééducation.

Toucher le monde pour grandir

Les découvertes, les activités, les moments privilégiés, les échanges, les chansons, les histoires… Autant d’éléments qui, dans le quotidien d’un enfant, se manifestent au travers des contacts. Au cours de mes diverses expériences, j’ai pu constater que les jeunes enfants utilisent majoritairement le sens du toucher dans leur quotidien, du choix de la matière du “doudou” à la communication. Leurs relations avec les adultes ou avec leurs pairs sont régies par des contacts selon leur état d’esprit : agressivité et caresses par exemple. De même à la découverte d’objets nouveaux, ils les manipulent et les touchent.

Lors d’activités faisant appel au toucher (l’eau, la brisure de riz, la peinture…), les enfants manifestent leur plaisir (sourires, amusement, sollicitations, concentration…). J’ai décidé d’étudier le sens du toucher et d’inscrire mes recherches dans le cadre de mon mémoire. Je me suis efforcée d’approfondir mes observations lors de mon stage à responsabilité, effectué en crèche collective.

Le jeu, un moyen pour l'enfant handicapé moteur de briser sa coquille

Pendant mon stage, je me suis occupée du groupe du jardin d’enfants qui accueille quatre enfants âgés entre 3 et 4 ans et demi. Une Educatrice de Jeunes Enfants (E.J.E.) y travaille en collaboration avec une Aide Médico Psychologique (A.M.P.). Le programme suivi est celui de la petite section de maternelle. Par ailleurs, une grande place est laissée au jeu libre. Ces enfants ont besoin de l’adulte pour la plupart des gestes de la vie quotidienne et sont confrontés à un grand nombre de situations frustrantes du fait de leur handicap. Pouvoir faire des choses soi même, c’est se valoriser en tant qu’être humain, car l’aide d’autrui n’est plus indispensable, on a un sentiment de fierté. Ces enfants vont grandir, devenir des adultes.

Dans notre société, les adultes n’ont besoin d’aucune aide, ils font tout eux-mêmes. J’ai remarqué que l’on a tendance à faire beaucoup de choses à la place de l’enfant handicapé moteur parce que l’on est persuadé qu’il n’y arrivera pas ou parce que cela ira plus vite de le faire à sa place. Pourtant, si l’on persévère dans cette direction, l’enfant pourra prendre l’habitude d’être assisté pour tous les actes de sa vie et perdra tout goût de l’effort. Parallèlement, pouvoir faire des choix, c’est se positionner en tant que sujet, c’est s’affirmer, faire preuve d’esprit critique. Suite à ces constats, deux termes me sont venus à l’esprit : autonomie et indépendance. Nous utilisons souvent indifféremment les deux termes pour signifier la même chose. Pourtant ils ne sont certainement pas des synonymes.

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