Dans cette équipe, j‘ai travaillé en doublure avec ma référente professionnelle pour la première partie de mon stage puis avec les deux autres collègues, ce qui m’a permis de prendre une place dans l’organisation du groupe et d’observer, questionner différents modes de prise en charge. Cependant, parfois en triplure, j’ai eu des difficultés à trouver ma place, j’étais plus « effacée ». Mes horaires m’ont permis d’assurer des accompagnements individualisés et collectifs d’usagers, sur des temps d’internat et d’externat.
La dimension du quotidien est centrale car celui-ci est la base du travail ; les douches, les repas, les levers, les couchers sont des temps forts ainsi que l’accompagnement à l’habillage... Ces gestes quotidiennement répétés instaurent un rythme sécurisant. La routine est nécessaire comme base sécuritaire de l’individu mais ce dernier peut glisser petit à petit dans l’enfermement ; laisser la porte ouverte à l’imprévu est aussi nécessaire.
Un usager du groupe est accueilli dans un atelier de l’IMPro. Mon choix de ce jeune a été déterminé en fonction de son P.I construit lors de sa dernière synthèse. Dans ce dernier, il est évoqué qu’il « a de bonnes capacités en motricité fine à exploiter ».
Je m’aperçois que ces jeunes « autistes » peuvent inconsciemment mettre une équipe à mal et dans un état d’incertitude provoquant des réactions propres à chacun et parfois pouvant aller à l’encontre de ce qui a été décidé en équipe. D’où nécessité de confronter ses opinions, exprimer ses ressentis, parler de notre pratique en équipe pluri-professionnelle afin de dédramatiser notre impuissance, d’éviter l’usure professionnelle et de construire ensemble un mode d’intervention qui garde pour centre du débat le jeune ainsi que son projet. Cela impose une forte collaboration dans une énergie de « solidarisation », de respect mutuel et une nécessité de trancher, notamment auprès de ces jeunes pour ne pas les mettre davantage en difficulté.