Mon choix s’est donc naturellement porté sur ces problématiques pour mon projet scientifique. En effet, j’ai décidé de porter mes recherches sur l’évolution des politiques et des impacts que celles-ci pouvaient avoir sur les CHRS. Et, pour finir, j’ai essayé d’analyser comment les CHRS s’adaptaient face à ces difficultés.
La phase exploratoire de ce projet scientifique m’a permis au travers de textes de loi, d’ouvrages et de revues spécialisées mais aussi de rencontres avec des professionnels de mieux appréhender ce sujet complexe.
Pendant les deux premiers mois mon objectif a été de récolter un maximum d’informations et de rencontrer des professionnels pour m’enrichir de différents points de vue.
J’ai tout d’abord rencontré le directeur de l’association Monsieur Thierry Richard. Cet entretien m’a permis de connaitre l’évolution du CHRS Saint-Antoine face à un contexte peu favorable.
L’apparition des nouvelles politiques, des baisses budgétaires et la pression des financeurs ont fragilisé les CHRS et les ont impacté négativement. En effet, les nouveaux dispositifs mis en place fragilisent les associations. De plus, la baisse récurrente des budgets a pour conséquence la réduction des moyens (notamment humain, mais l’accompagnement en s’appuyant sur un principe de protection par l’hébergement, n’est-il pas essentiellement humain ?) De ce fait, la qualité de l’accompagnement proposé devient un objectif de plus en plus difficile à tenir.
Aujourd’hui, les travailleurs sociaux risquent de travailler exclusivement sur les symptômes faute de pouvoir s’intéresser aux causes. On assiste alors à une perte de sens pour les travailleurs sociaux. En effet, le sens et la finalité du travail disparaissent alors derrière l’idée prédominante de tout vouloir mesurer, confisquer le social, de l’instrumentaliser.