Au travers des situations que j’ai rencontrées lors de mes diverses expériences, je fais le constat que l’éducateur intervient professionnellement auprès de personnes qui lui sont confiées en raison de leur fragilité. Cette fragilité est à la fois la cause et l’effet de nombreuses difficultés, habituellement répertoriées dans le champ éducatif. L’éducateur n’existe donc qu’en fonction du besoin et de la demande du sujet en souffrance, relayés par la société et ses institutions.
Pour que se créer un lien entre l’autre et soi, il faut que l’éducateur s’engage dans la proximité affective jusqu’à prendre le risque parfois du transfert.
Alors, je pense que pour instaurer une relation éducative dans une juste distance, la question du tiers devient inévitable.
Au travers des situations vécues dans mon accompagnement éducatifs auprès de Marie et Margot, j’ai pris conscience que peu importe les situations rencontrées dans la relation éducative, il s’agit d’y mettre de la part de soi.
En effet, quel que soit le public accueilli, l’éducateur s’investit dans cette relation à travers le quotidien et des activités qui constituent autant de médiations, pour permettre à d’autres de construire au jour le jour leur propre vie en assumant et en dépassant, quand c’est possible, leurs difficultés premières quelles qu’elles soient : handicap physique, moteur ou sensoriel, psychique ou mental, social ou relationnel.