J’ai réalisé ce rapport dans l’institution qui m’a accueillie pendant mon stage long de responsabilité éducative, et qui m’a maintenu en poste au-delà de ma période de scolarité. J’ai effectué dans un premier temps des remplacements estivaux pendant les mois de juillet et août. J’ai ensuite remplacé la conseillère à l’emploi qui effectuait un mi-temps de 22 heures par semaine et une éducatrice qui suivait les jeunes placés en studios relais pour 4 heures hebdomadaires, toutes deux quittant l’institution. De plus, le responsable du centre m’a attribué 9 heures, dans le cadre d’activités innovantes, pour animer, avec un comédien professionnel, un atelier expression théâtrale. Le tout représentant 35 heures hebdomadaires de travail, auxquelles se sont ajoutées 4 heures les trois derniers mois, qui m’ont permis la mise en place et l’animation d’un atelier “expression artistique” au sein de l’institution.
1. PRÉSENTATION DE L’ÉTABLISSEMENT Le CHRS est situé près du métro Gambetta, dans le 20 ème arrondissement de P. Il occupe des locaux prêtés par la Ville de P, ceux-ci abritaient anciennement une congrégation religieuse qui faisait oeuvre de charité et soignait les maladies respiratoires auprès des plus démunis. Ce lieu a accueilli ensuite une association qui prenait en charge les adolescents toxicomanes, et a été ensuite reconverti en CHRS recevant des jeunes de 18 à 28 ans en situation de précarité. Créée par l’association D J, l’association L F R gère le CHRS du même nom. Le CHRS L F R a ouvert ses portes le 5 avril 1993. Il accueille 18 jeunes (12 garçons, 6 filles) en difficultés sociales (rupture familiale, SDF, sortie de prison...). L’équipe du Fil Rouge accompagne 22 jeunes (18 à 28 ans) dans leur démarche de réinsertion (18 places en CHRS et quatre en studios). Par ailleurs, l’Association loue ces quatre studios où sont hébergés actuellement deux jeunes femmes et deux jeunes hommes. L’accompagnement social est réalisé par l’équipe. 2. PRÉSENTATION DE L’ÉQUIPE ÉDUCATIVE L’équipe éducative se compose de 5 personnes (2 éducateurs, 2 emplois jeunes dénommés animateurs d’insertion et moi qui ait plusieurs casquettes (conseiller à l’emploi, éducateur et animateur). Le travail d’insertion sociale est complété par une assistante de service social à mi-temps, un jeune homme qui effectue un service ville dans notre institution, 4 bénévoles, dont 1 en permanence qui s’occupe de l’entretien des locaux et qui demeure dans un appartement jouxtant le centre, les autres venant périodiquement et s’occupant d’aider au niveau des tâches administratives et de prodiguer du soutien scolaire aux résidants. L’institution est dirigée par le directeur et la convention collective qui régie l’établissement est la “51”. 3. ATELIER EXPRESSION THÉÂTRALE “Le monde entier est une scène dont nous sommes tous les acteurs”. (Shakespeare) 3.1. ÉVOLUTION DU PROJET ET MON RÔLE DANS CETTE ACTIVITÉ. Cette activité a commencé au cours de mon année de stage et a continué pendant ma période de salarié. Il s’agissait pendant les premières semaines d’accueillir les jeunes lors de séances ouvertes à tous, pendant lesquelles, ont été proposés des improvisations et des jeux théâtraux, de constituer une dynamique de groupe où tous se sentent bien avec eux-mêmes et au contact des autres. Dès que le groupe a été constitué, la première phase du projet a pu être mise en place : A partir de récits de leur vécu quotidien, il a été improvisé des scènes avec la distance nécessaire et sous une forme ludique. Ces improvisations ont été comptabilisées en un journal qui a servi plus tard pour la création du spectacle Cette matière première a été utilisée également comme matériau théâtral pour la deuxième phase du projet : Ainsi l’apprentissage du jeu théâtral s’est fait en douceur, et à partir de situations concrètes. Porter la voix, articuler, bouger, répéter ne doivent pas être vécus comme une difficulté ou une contrainte. L’apprentissage doit se faire naturellement. Avant la dernière phase du projet, il a été convenu qu’à mi-parcours soit présenté sous la forme d’une séance porte ouverte une ébauche de la création. Cela a eu au moins deux conséquences positives : la première de continuer à renforcer la cohésion du groupe, de les souder les uns les autres face à une échéance, de les responsabiliser individuellement et collectivement, et la deuxième de les emmener à sentir le chemin parcouru et les progrès qui en résultent. La deuxième phase du projet a été la mise en chantier du spectacle. Il s’est agi de mettre tout en oeuvre pour la réalisation du spectacle et d’impliquer les participants à la réussite de la représentation. Car outre la pièce qui a été donnée de voir, fruits de récits qui ont été théâtralisés, il a été très important de les responsabiliser dans la réalisation complète de l’événement, soit dans la recherche des costumes, des accessoires, la construction du décor, mais aussi dans la gestion administrative, que ce soit l’organisation ou la communication. La finalité de ce premier module a été de sensibiliser les participants à l’art théâtral par son abord le plus simple : le plaisir du jeu, l’esprit de groupe, le désir de donner le meilleur de soi, réapprendre le goût de la rigueur, de l’effort. Pour ces jeunes dont les problématiques sont diverses, le théâtre a été un très bon outil pour une réinsertion, mais il faut que les données soient claires. Car bien que des récits de leur quotidien aient été évoqués, il ne s’agissait en aucune manière d’une thérapie de groupe. Ce n’était qu’un moyen de les sensibiliser et de les impliquer davantage. Le second module a débuté en septembre 1999, et la direction de l’institution m’a attribué 9 heures hebdomadaires pour prendre en charge, avec le comédien, cette activité. Le projet de cette année reposait sur l’interprétation de plusieurs monologues et sur une mise en scène d’un extrait d’une comédie. En effet, au vu des résultats obtenus l’an dernier, il a semblé important de mettre autant l’accent sur une prise en charge individuelle que collective des participants. A savoir, que chaque participant aura un texte, un monologue a apprendre, donc un personnage et une situation dramatique à jouer ; afin de lui permettre de posséder un outil, sur lequel il développera ses qualités d’acteur amateur. Et cela a été un plus dans l’organisation de la séance, car ainsi nous avons pu pallier à l’absentéisme. Mais aussi, il a été continué de proposer une pièce où tous ont été impliqués. Car il va de soi qu’une action théâtrale implique obligatoirement la notion de groupe, d’ensemble, de troupe. Ce deuxième axe d’action a pour but d’apporter aux participants davantage de sens, de l’écoute, du respect et de l’attention à l’autre.
Catégorie: | Rapport de stage Educateur spécialisé |
Type de fichier: | application/pdf |
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