Dans les différents séminaires organisés autour du médicament au Crecss revient l’interrogation des médecins : « les thérapies alternatives et traditionnelles sont elles efficaces ? ». Cette question peut sembler hors de propos en anthropologie. Cette discipline n’est en effet pas censée s’intéresser aux mécanismes biologiques mais aux mécanismes sociaux et culturels. Peut-on, pour autant, distinguer le « corps-objet » et le « corps-vécu »
La question de la non-observance des traitements ne peut être traitée en permanence comme un problème de barrières culturelles. Ce qui semble, par contre, plus persistant, sont les rôles socio-économiques attribués à chacun des protagonistes du soin. Comme le fait remarquer Soizick Crochet, l’OMS met en valeur le savoir thérapeutique des grû, des hommes connaissant les secrets des plantes médicinales. Pour ceux qui concernent les femmes, elles sont considérées comme « victime d’un système social archaïque » (Crochet 2000 : 15) qui a fait d’elles des ignorantes.