Le Conseil de la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA) écrit dans ses préconisations 2015 qu’il est nécessaire de « faire de chaque intervenant du parcours des personnes (MDPH, établissements et services, acteurs du soin, école, etc…) un acteur de l’inclusion, au service de la continuité de ce parcours et de son adéquation avec le projet de vie de la personne».
La simple énonciation de cette attente suffit à rappeler que cette continuité et cette adéquation ne sont pas toujours les caractéristiques principales du parcours de vie des personnes en situation de handicap.
Jusqu’ici, pour nombre de familles, l’éducation d’un enfant en situation de handicap s’apparente encore souvent à un « parcours du combattant», au cours duquel elles souhaiteraient bien ne pas être obligées « de réclamer pour obtenir ce que n’importe quel enfant obtient quand il n’est pas handicapé »
Tout au long de la vie, chaque transition est ainsi, pour beaucoup, l’occasion de se confronter à nouveau à la réalité « administrative » que paraît aussi imposer le handicap.
Au délicat « deuil » des espoirs d’un parcours ordinaire, s’ajoute bien souvent le deuil d’un parcours simple et fluide, comme si le système chargé d’accompagner ces transitions y ajoutait sa propre part de difficultés à surmonter.
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En France, les Etablissements et Services Médico-Sociaux (ESMS) constituent une part des acteurs de cette compensation, en particulier pour les personnes en situation de handicap mental.
Issus de leur répartition en deux secteurs qui dissocient l’enfance de l’âge adulte, les Instituts Médico-Educatifs (IME) accompagnent enfants, adolescents et jeunes adultes dans leurs parcours. En leur sein, les Sections d’Initiation et de Première Formation Professionnelle (SIPFP) sont situées à la charnière de ces deux temps de la vie. Parce qu’elles accueillent ces personnes entre 14 et 20 ans, elles doivent prévoir et conduire progressivement leurs usagers vers la sortie du secteur de l’enfance.
Les pratiques professionnelles qu’on y observe sont certainement guidées par le souci de se situer au plus près des attentes et des besoins de la personne. Mais elles s’inscrivent aussi dans le système d’orientation que les Maisons Départementales des Personnes Handicapées (MDPH) organisent à leur échelle depuis la Loi du 11 février 2005.
Entre évaluation des capacités de travail et prise en compte des besoins de chacun, des procédures précises encadrent les possibilités offertes et les modalités d’organisation du parcours qui conduira théoriquement ces usagers vers un emploi en milieu ordinaire, un accueil et un travail en Etablissement et Service d’Aide par le Travail (ESAT) ou un établissement Médico-Social proposant des animations et des activités.
Mais dans la réalité, ce passage n’est cependant pas automatique ou, au moins, direct. Pour un certain nombre de ces usagers, faute de places, « l’amendement Creton » à la loi du 13 janvier 1989 permet le maintien, au-delà de 20 ans, dans les IME. En 2001, 4000 personnes bénéficiaient ainsi de cette disposition, dont une majorité présentait des déficiences plus sévères que le reste de la population orientée.
Ils étaient plus de 6000 en 2010, soulignant, malgré les recommandations successives, la difficulté à faire vivre la continuité des parcours au-delà de l’IME pour une partie des personnes accompagnées.
Catégorie: | Mémoire |
Type de fichier: | application/pdf |
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