Cette lettre est bien plus qu’une lettre puisqu’elle tient à peu près sur 73 pages (en allemand comme en français) et qu’elle a une valeur littéraire, à la fois parce que son auteur est un écrivain et parce qu’elle a un véritable contenu sociologique et philosophique. Cette lettre est un long monologue où F. Kafka expose ses sentiments à son père, sentiments qu’il ne peut garder pour lui, mais qu’il ne parviendra pas pour autant à lui dire.
Si je devais résumer ce livre le plus brièvement possible, je reprendrai les deux premières et la dernière phrase de l’ouvrage qui à elles seules se suffisent. Dans sa lettre, F. Kafka ne peut pas guérir les maux causés à l’un ou à l’autre (surtout à lui-même), mais il se libère d’un poids et estime qu’en le faisant et en parlant de vérité, il libère aussi un poids qui pourrait peser à son père. S’agit-il d’un désir de réconciliation ? Des mots peuvent-ils suffire à rétablir des liens qui ont toujours été conflictuels, à rétablir une relation qui n’était basée que sur de l’incompréhension et de l’humiliation ? Ce livre est déconcertant.